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La légendaire cité d'Anfa

Par Le 05/05/2020

Maroc : La légendaire cité d'Anfa - MAJ

 

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Carte de la ville d'Anfa en ruines par Marmol, 16ème siècle

 

Au 21ème siècle, Anfa est un quartier luxueux de la Cité Blanche, Casablanca au Maroc, Afrique. Mais ses origines historiques remontent à plusieurs millénaires, sans toutefois qu'on ait à ce jour réellement tenté d'étudier ses profondes fondations. Le quartier abrite encore quelques maisons datant du 18ème siècle, mais il est construit sur les ruines de l'antique cité d'Anfa qui forment une colline surélevée par rapport à la ville créée par l'arrivée des Français en 1907, Casablanca.

En fait, les origines d'Anfa remontent à l'aube des Temps, même si le géographe Léon l'Africain écrit en 1528 qu'Anfa a été créée par les Romains, personne n'a été voir si les Romains n'avaient pas eux-mêmes consolidés une antique cité. Il écrit aussi que la ville pratiquait la course, c'est-à-dire le piratage. Pour Marmol,au 16ème siècle aussi, son origine serait Phénicienne. Pour Ezzayani, né en 1734, la ville aurait été fondé par les Berbères. Les Zénètes s'établirent à Tamesna et Tadla, les Sanhadja en Doukkala. Les émirs des Zénata bâtirent la ville d'Anfa dans les Tamesna et la ville de Day dans le Tadla. Des écrits du 11ème siècle mentionnent son existence et des historiens pensent que la ville a peut-être été érigée par les Zénètes à cette époque. En fait, l'Homme pourrait y être installé depuis bien plus longtemps et la Cité légendaire n'a peut-être été qu'un camp d'agriculteurs-pêcheurs à ses débuts, car les découvertes archéologiques relativement récentes prouvent la présence d'Homo Erectus sur place il y a 1 million d'années...

 

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Anfa ruines, 1572 - extrait de Civitates Orbis Terrarum (Braun and Hogenberg,1572) (© Bibliothèque nationale, Paris)

 

Le site est tout à fait exceptionnel géologiquement et selon une étude de Fatima-Zohra Sbihi-Alaoui et Jean-Paul Raynal intitulée «Casablanca : Un patrimoine archéologique exceptionnel», la série sédimentaire de Casablanca serait un gigantesque escalier qui s'élève du rivage actuel jusqu'au plateau de l'Aéroport Mohammed V. Chacune de ses marches est un ancien rivage recouvert de dunes. Ces marches ont été taillées par l'océan, lors des périodes interglaciaires majeures, alors que les glaces des pôles avaient partiellement fondu sous l'effet du réchauffement. Les cordons dunaires, pour leur part, se sont édifiés pendant la transition vers les périodes glaciaires, lorsque le volume des océans commençait à diminuer en raison du stockage de l'eau aux pôles terrestres, conséquence du refroidissement global. L'âge des marches va croissant en direction de l'intérieur des terres. C'est un soulèvement de plus de six millions d'années qui est à l'origine de cette disposition originale et exceptionnellement préservée et mise au jour par les travaux d'urbanisme.

De nombreuses découvertes archéologiques ont déjà eu lieu, puisque dès 1926 des archéologues s'interessent aux nombreux fossiles de mamifères (dont plusieurs rhinocéros blancs) dégagés par les carrières servant à la reconstruction de la ville (l'ancienne ville a été rasée en 1468 par les Portugais vengeurs, totalement abandonnée pendant 300 ans, encore plus endommagée par un séisme en 1755, pour ne commencer réellement à réexister qu'au milieu du 19ème siècle). " La dernière en date est une incisive humaine dans la grotte des rhinocéros de la carrière Oulad Hamouda, datant de plus de 450 000 années. « Il s'agit d'un site exceptionnel au niveau mondial puisque nous avons trouvé dans cette grotte plus de 15 crânes de rhinocéros blancs », explique Abderrahim Mohib, conservateur principal des monuments et sites au ministère de la Culture et co-directeur du programme maroco-français «préhistoire du grand Casablanca». « Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est qu'avec cette dernière découverte, nous sommes certains de trouver d'autres restes humains », continue la même source."

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Une nouvelle machoire fossile pourrait provenir d'une nouvelle espèce humaine

Par Le 30/01/2015

Une nouvelle machoire fossile pourrait provenir d'une nouvelle espèce humaine

 

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Machoire de Penghu 1

 

Le premier être humain préhistorique installé à Taiwan vient d'être identifié, et il pourrait être le représentant d'une nouvelle espèce humaine inconnue qui vivaient il y a encore 10.000 ans, selon une nouvelle étude.

Les grandes dents de l'humain nouvellement découvert, " Penghu 1 ", renforce le nombre croissant de preuves que les Homo Sapiens n'étaient pas les seules espèces de notre gène à vivre en Europe et en Asie, il y a entre 200.000 ans et 10.000 ans. Les anthropologues ont appris que les Néandertaliens, les Denisovans et les Homo floresiensis (aka. Le «Hobbit») vivaient en Europe et en Asie pendant ce laps de temps.

Les anthropologues viennent d'admettre que les Penghu 1, qui sont décrits dans le dernier numéro de Nature Communications, s'ajoutent à cette liste déjà impressionnante et pourraient avoir co-existés - et même, s'être croisés, avec nos espèces.

" Les preuves disponibles n'excluent aucunement la possibilité qu'ils aient survécus jusqu'à l'apparition de l'Homo sapiens dans la région, et il est tentant de spéculer sur leur contact possible ", explique le co-auteur, le Dr Yousuke Kaifu, qui est un professeur agrégé au Département des sciences biologiques de l'Université de Tokyo.

Kaifu, l'auteur principal Chun-Hsiang Chang, et leur équipe ont étudié les restes de l'homme nouveau, qui sont représentés par une mâchoire avec de grandes dents encore sur elle.

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Machoire du l'Homo Penghu 1, remontée par des pêcheur au large de Taiwan. Penghu 1 mandible. Its morphology suggests the presence of a robust, primitive type of hominin so far unrecognised in the Pleistocene Asian fossil record (Y Kaifu)

Des pêcheurs ont dragué la mâchoire au large de la côte de Taiwan à Penghu Channel et l'ont vendu à un magasin d'antiquités local, où le collectionneur Kun-Yu Tsai l'a acheté.

Tsai a fait don de sa collection au Musée national des sciences naturelles à Taiwan, où Chang travaille dans le département de géologie.

Chang et son équipe ont reconnu l'importance d'un fossile de Penghu, et ils théorisent qu'il pourrait représenter une nouvelle espèce humaine, ou un groupe régional de l'Homo Erectus, aka. «Honnête Homme» ( 'Upright Man'). (YH : un peu comme Homo Floresiensis est considéré comme un Homo Erectus régional, différencié)

" Penghu 1 est un trésor national à Taiwan et est bien conservé au musée avec ma haute sécurité ", dit Chang.

Lui et ses collègues croient que, en raison de sa taille, la mâchoire a appartenue à un individu adulte et peut-être une personne âgée, "parce que ses dents sont implantées sérieusement ", dit Chang.

La taille de la mâchoire révèle en outre que Penghu 1 n'était pas un nain, contrairement au petit Homo Floresiensis, qui a vécu sur l'île de Flores, en Indonésie, où d'autres animaux étaient également plus petits que d'habitude (YH : tels des fossiles d'éléphants nains découverts à Flores).

Penghu 1 a vécu sur ce qui était alors le continent asiatique, dans un écosystème qui comprenait de nombreux autres animaux.

" Les restes fauniques associés suggèrent que la région était un bois relativement ouvert, humide," dit Kaifu. " C'est à cause de la présence vérifiée de grands mammifères, tels que les éléphants (le Stegodon), des chevaux et des ours, mais la faune inclus aussi des animaux qui préfèrent les marais, dans un climat chaud et humide, comme les buffles d'eau." (YH : on constate de plus en plus dans les environs des îles comme Taiwan, que les fonds marins n'en étaient pas et étaient bien immergés à ces périodes pas si lointaines, rappelant la légende de Mu...)

différentes espèces

Avec de telles ressources naturelles, il n'est pas difficile d'imaginer pourquoi les humains archaïques ont été attirés par le site. Bien que l'identité précise de Penghu 1 reste un mystère pour l'instant, une chose est certaine : cet humain aux grandes dents n'était pas un membre de notre espèce.

" Cette mâchoire n'est clairement pas d'un humain moderne et la proposition qu'elle peut appartenir à un ancêtre lié, ou à un descendant de l'Homo Erectus est raisonnable ", dit Bernard Wood du Centre de l'Université George Washington pour l'étude avancée de la paléobiologie de l'homme.

" Nous savons peu de choses sur l'évolution humaine en Chine et en Asie du Sud-Est à cette époque, de sorte que la possibilité que davantage de preuves fossiles puisse provenir du fond marin dans le Canal Penghu est une perspective excitante ", dit Wood, qui n'était pas impliqué dans l'étude.

Chris Stringer, du Musée d'Histoire Naturelle, note que " la mâchoire " courte et large " de Penghu 1, avec ses grandes dents, soulèvent des questions intéressantes sur son classement."

Stringer dit qu'à certains égards, le fossile est plus primitif en le comparant avec le bien connu " Homme de Pékin " et les fossiles de Zhoukoudian, en Chine, mais il a aussi certaines caractéristiques en commun avec l'archaïque Homo Heidelbergensis, ainsi que l'Homo Erectus et même les Denisovans.

" Ce fossile énigmatique est difficile à classer," dit Stringer, " mais il met en évidence des preuves de plus en plus non inattendues de la diversité humaine en Extrême-Orient, avec la coexistence apparente de différentes lignées de la région avant, et peut-être même contemporaines de l'arrivée de l'homme moderne il y a quelque 55.000 ans ».

Sources : http://www.abc.net.au/science/articles/2015/01/28/4169795.htm?topic=ancient et DiscoveryNews.com

Yves Herbo Traductions, Sciences, F, Histoires, 30-01-2015