Homo heidelbergensis2 mini

Génétique : Heidelbergensis n'est pas l'ancêtre de Néandertal

yvesh Par Le 04/05/2014 0

Dans Archéologie

Génétique : Heidelbergensis n'est pas l'ancêtre de Néandertal

 

Homo heidelbergensis2 mini

Les théoriciens de l'évolution et pour certains, leur logique d'évolution linéaire avaient commencé à ancrer dans les esprits une succession d'évolutions d'un genre humain X parvenant jusqu'à nous. La théorie était (et est encore pour beaucoup) un beau tableau ordonné avec une séparation quelque part d'abord d'un primate inconnu et non encore identifié en deux branches, l'une donnant l'australopithèque et l'autre les grands singes. De l'Australopithèque, une ou plusieurs branches aurait créée (s) diverses possibilités adaptatives (plusieurs sortes d'Australopithèques donc suivant les régions) donnant à leur tour diverses espèces : Homo Rudolfensis, Homo Habilis, Homo Ergaster, Homo Robustus, Homo Antecessor...). On note aussi ici une toute autre espèce, très mystérieuse et dont la nomination comme "hominidé" n'est pas obligatoirement reconnue par tous : les Paranthropus, très rares. La théorie actuelle fait de Homo Habilis l'ancêtre de Homo Erectus, qui mènerait lui (éventuellement) à l'Homo Heidelbergensis, puis à Homo Floresiensis, Homo Dénisoviens, Homo Neanderthalensis et Homo Sapiens.

Déjà, de plus en plus d'anthropologues commencent à repousser purement et simplement du genre Homo et mêmes des genres "hominidés" tous les Australopithèques. Pourquoi ? Tout simplement parce que le concept de les prendre pour des ancêtres du genre Homo ne repose que sur 1 fait : il est parfaitement bipède, sa démarche ressemblait à celle de l'Homme grâce à la disposition de son bassin. Absolument rien d'autre ne le distingue du genre primate et singe, juste sa démarche... ce qui n'est pas suffisant.

" Les paléo-anthropologues admettent donc aujourd'hui que l'australopithèque n'est pas un maillon entre les grands singes et l'homme, comme on le supposait auparavant dans la théorie classique de l'évolution. Comme les grands singes (chimpanzé, gorille, orang-outan), ils sont trop éloignés de l'homme pour ce qui est du cerveau et du corps pour en faire des ancêtres du genre humain.

En 1978, en Tanzanie, sur le site de Laetoli, une série d'empreintes de plusieurs animaux ayant marché sur un sol meuble (cendre volcanique) a été retrouvée par l'équipe de Marie Leakey. Parmi ces empreintes, celles de 2 (ou 3 ?) êtres bipèdes sont bien visibles : ce sont deux pistes de pas parallèles s'étendant sur une vingtaine de mètres. La taille des traces indique que les individus faisaient environ 1,20 m de haut. La piste de gauche est faite de petites empreintes : femelle ou jeune, on ne sait pas ; les grandes empreintes de droite semblent dues à deux individus mâles, l'un ayant peut-être marché dans les pas de l'autre. En raison de la datation, les paléontologues disent qu'il s'agit d'empreintes d'Australopithèques.

La découverte du premier primate bipède a mis en émoi le monde entier. Aux vues de cette bipédie, à une époque où la théorie classique de l'évolution était considérée comme un "fait" admis, les chercheurs ont pensé trouver les traces de l'ancêtre de l'homme. Cependant, au cours des années qui ont suivi, de nombreux ossements d'australopithèques ont été dégagés et c'est ce nombre de fossiles qui a permis d'établir avec certitude les caractéristiques simiesques des australopithèques.

Réflexion sur le poids de la théorie évolutionniste

Un élément a fortement joué dans l'idée que les Australopithèques pouvaient être les ancêtres de l'homme : c'est la théorie de l'évolution. C'est en effet parce que beaucoup croient en cette théorie que l'on a cherché pendant des décennies les fameux "chaînons manquants" entre les espèces, supposées dériver les unes des autres. L'idée que l'homme descend du singe est un pré-supposé qui oriente les paléo-anthropologues dans leur interprétation des ossements retrouvés. L'exemple de l'homme de Néanderthal en est une autre illustration.

L'homme de Néanderthal a été décrit jusque dans les années 70-80 comme un homme presque singe, un pré-homme en quelque sorte. Les crânes de cet homme ont de fortes arcades sourcilières. Pour certains scientifiques, c'était forcément un caractère « primitif » qui faisait de lui une brute mi-homme, mi-singe, voûtée et simple d'esprit. Cette idée a été répandue par Gabriel de Mortillet, préhistorien de la fin du XVIIIème siècle, anticlérical avéré. Pour les tenants de l'évolution, un chaînon entre les singes et l'homme avait été trouvé. Plus exactement : entre certains grands singes et certains hommes. En effet, pendant l'entre-deux guerre, époque où le racisme était de mise, on a dessiné des arbres "généalogiques" des différentes races humaines. L'homme blanc été montré comme "descendant" du chimpanzé et de Cro-Magnon (le premier homo sapiens identifié comme tel), tandis que l'homme noir aurait été issu d'une lignée parallèle venant du gorille et passant par Néanderthal. Et, pour forcer la réalité à rejoindre la théorie Darwinienne, l'on a fait force reconstitutions "animalisantes" de ce dernier. Aujourd'hui, heureusement, la rigueur scientifique a prévalu sur les préjugés et l'on reconnaît Néanderthal comme le vrai homme qu'il est.

A l'inverse, dans les représentations qui ont été faites de l'australopithèque et que l'on retrouve encore dans certains livres ou documentaires, on a volontairement humanisé ce singe, au point d'en faire un "presque homme", toujours pour les mêmes raisons. Depuis les années 2000, cependant, la prise en compte des données scientifiques a été faite par la majorité.

Il faut donc faire très attention à ce qui est présenté comme étant une vérité prouvée : même en science, nos préjugés et croyances l'emportent souvent sur les faits réels et une vérité ne l'est que pour la génération qui y croit. "

Et cela vient encore d'être confirmé par les dernières découvertes faites (12-2013 la publication) avec la réussite du décodage de l'ADN de Homo Heidelbergensis... qui modifient à nouveau ce beau tableau des ancêtres éventuels de Homo Sapiens.

 

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Reconstitution Homo heidelbergensis - Homme de Sima

" C'est un exploit scientifique sans précédent. A partir d'un os découvert dans une grotte espagnole, des scientifiques ont reconstitué l'ADN d'un être humain vieux de 400 000 ans. Jamais personne n'avait percé les secrets d'un code génétique si ancien.

Nous ne sommes probablement pas des descendants de "cet homme de Sima" (baptisé ainsi car trouvé dans le Sima de los Huesos (le "gouffre des os") à Atapuerca, dans le nord de l'Espagne). Mais cette prouesse pourrait permettre de remonter suffisamment dans le temps pour suivre les traces de nos ancêtres, s'enthousiasme une étude publiée mercredi 4 décembre dans la revue Nature (en anglais).

Entre l'Homo heidelbergensis, le Néandertalien et le Dénisovien

 

Homo heidelbergensis2

Un crâne d'homo heidelbergensis, trouvé dans la grotte "Sima de los Huesos", près de Burgos (Espagne) en 1992 (CESAR MANSO / AFP)

 

Ces fossiles humains sont classés par les spécialistes parmi les Homo heidelbergensis, bien qu'ils possèdent aussi des traits typiques des Néandertaliens. L'analyse de leur ADN montrent qu'ils sont en fait liés aux Dénisoviens : un groupe d'hominidés appelés aussi "hommes de Denisova", proches cousins de Néandertal et de l'homo sapiens (l'humain moderne), qui ont transmis certains de leurs gènes aux habitants actuels de l'Asie du sud-est, en particulier aux Papous, en Nouvelle-Guinée.

Mais attention, s'il partage bien des traits avec les Dénisoviens, cet "homme de Sima" en a divergé quelque 700 000 ans avant notre ère, souligne l'étude. Ainsi, cette prouesse "ouvre la voie à l'analyse des gènes des ancêtres des Néandertaliens et des Dénisoviens", résume Svante Pääbo, directeur de l'Institut Max Planck (Allemagne) et mondialement connu pour ses travaux sur la génétique des hominidés. Jusque-là, le plus ancien génome humain séquencé était âgé de "seulement" 70 000 à 80 000 ans. " - Extrait Par Francetv info avec AFP

Voilà plein d'informations intéressante dans ce petit extrait d'article. On nous dit à la fois que les Dénisoviens sont des cousins des Neandertaliens et Sapiens, et que les Heidelbergensis proviennent d'une branche qui s'est séparée des Dénisoviens il y a 700.000 ans... et que cet exemplaire espagnol en est un dernier représentant, qui s'est donc mélangé aussi avec Neandertal entre 500.000 ans et 400.000 ans (datation de ces ossements). Néandertal étant supposé être apparu vers -300.000 ans (une autre branche des dénisoviens possible ?), disparus vers -30.000 ans et Sapiens apparu vers -200.000 ans, il est maintenant admis que les Dénisoviens ont vécus au moins entre -1 millions d'années et - 30.000 ans, et se sont mélangés avec Sapiens de l'Asie du Sud-Est et à Néandertal ailleurs. Et les Heidelbergensis, que sont-ils devenus ? On voit qu'ils proviennent d'une divergence d'avec Dénisovien il y a 700.000 ans (due à migrations, changements climatiques, mutation subite, croisement avec une race X ?), mais on estime qu'il a disparu complètement il y a 200.000 ans (juste à la "naissance" de Sapiens donc...), après s'être largement mélangé avec Néandertal... qui disparaît lui à peu près en même temps que les dénisoviens, il y a 30.000 ans.

Le tableau "darwinien" serait donc maintenant quelque chose comme - Homo Erectus (apparu en Afrique vers -2 millions d'années) vers Homo Antecessor, (apparu en Europe (?) vers -1.2 million d'années, vers Dénisoviens apparus vers - 1 million d'années (ou Antecessors et Dénisoviens sont les mêmes en fait, ces derniers ayant migrés vers le Caucase et l'Asie après ?), vers Heidelbergensis (issus donc il y a 700.000 ans des Dénisoviens), qui ne donne donc pas Neandertal vers -300.000 ans et n'ont aucun rapport avec les Sapiens qui apparaissent subitement il y a -200.000 ans (et qui n'ont donc aussi que des cousins néandertaliens et dénisoviens, trouvés dans l'ADN de certains humains modernes (mais pas tous).

Mais notons aussi que les faits génétiques reconnus pour l'instant (en attente de plusieurs vérifications et contre-vérifications), basés sur l'ADN mitochondrial, sont ici détaillés : http://acces.ens-lyon.fr/evolution/evolution/enseignement-de-levolution/analyses/adn-mitochondrial

Le séquençage possible de Heidelbergensis est très exceptionnel dans le sens ou l'on n'avait pu séquencer jusqu'à présent que des fossiles datant de -80.000 ans maximum (donc des néandertaliens, des sapiens et un os de dénisovien) et aucun provenant éventuellement d'Erectus. On espère que les analyses pourront donc remonter jusqu'à l'erectus qui devait prédominer avant les 700.000 années trouvées pour la séparation de Heidelbergensis... et prouver encore plus que Erectus est bien l'ancêtre commun à tous les hominidés suivant, y compris Sapiens.. ou l'infirmer... donc pour l'instant, il semble plutôt que Heidelbergensis ait eut Dénisovien comme ancêtre, s'est croisé avec Néandertal et a disparu sans laisser de gènes chez un descendant.

Yves Herbo, Sciences, Faits, Histoires, 04-05-2014

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