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Neanderthal : France, des dessins et un masque

yvesh Par Le 28/02/2020 0

Dans Archéologie

Neanderthal : France, des dessins et un masque

 

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Décidément, nos cousins néandertaliens s'avèrent de plus en plus proches de l'homme moderne, on pourrait même considérer que ce dernier a beaucoup appris de lui à ses débuts. Une nouvelle étude française, à l'occasion d'un mémoire sur des parois de la grotte François d’Achon, du site moustérien de La Roche-Cotard (Langeais, Indre-et-Loire, France) nous apprend des choses intéressantes à ce sujet. Cet article en est directement issu (extraits) et me confirme personnellement mes soupçons, suivant ma compilation de données visible sur ce blog, voir les liens en bas de cet article. Notons qu'il vient aussi d'être découvert un nouveau squelette d'un néandertalien en Irak, un lien est présent à ce sujet en bas d'article.

En 1912, la grotte François d’Achon était découverte sur le site de La Roche-Cotard en Indre-et-Loire. Des observations récentes témoignent de la présence de traces sur les parois de la cavité, faites dans une matière qui semble malléable. L’hypothèse de traces réalisées aux doigts alors est émise (Marquet, 2013). Les traces paraissent organisées et seraient intentionnelles, leurs dispositions évoquent des formes géométriques. Mais surtout, le contexte archéologique est attribué exclusivement au Paléolithique moyen : serait-on face à des manifestations symboliques oeuvres de Néandertal ? Cette question est d’autant plus essentielle que ce sujet fait l’objet de découvertes récentes, à Gorham’s Cave sur le Rocher de Gibraltar (Rodriguez-Vidal et al., 2014), Krapina (Radovcic et al., 2015), Zaskalnaya (Majkic et al., 2017) ou Bruniquel (Jaubert et al., 2016). Ces découvertes soulignent la diversité des productions symboliques par l’homme de Néandertal. On note ici que les datations à Gibraltar affirment que les néandertaliens ne se sont pas éteints il y a 30 000 ans, mais étaient encore présents il y a environ 24 000 ans...

 

Krapina neanderthal museum

Musée de l'Homme de Neanderthal à Kaprina, Croatie. C'est le lieu du plus grand nombre de néandertaliens trouvé à ce jour : 900 ossements de 80 personnes au même endroit.

 

Toutefois, l’éventualité d’un véritable « dispositif pariétal », à un savoir qui semble organisé et structuré de productions graphiques sur les parois d’une grotte, est totalement inédite. Les dates récemment publiées (Hoffman et al., 2018), correspondant à des phases moustériennes, sur trois grottes ornées espagnoles dont les dispositifs auparavant attribuées au Paléolithique supérieur, restent pour le moment discutées et à confirmer (Pearce, Bonneau, 2018, Aubert et al., 2018).

Cette étude tente de répondre à de multiples questions, et a même effectué un travail d'expérimentation pour reproduire de nos jours la méthode employée pour ces traces pariétales. Les traces pariétales de la grotte François d’Achon peuvent-elles avoir une portée symbolique ? Si on admet la possibilité que Néanderthal a pu élaborer ces traces, comment peut-on l’affirmer ? Une investigation sur les modalités techniques et gestuelles de ces témoignages s’impose, de même que sur les procédés taphonomiques qui ont permis leur conservation mais qui peuvent également les dégrader. Quelles techniques peuvent être mises en pratique pour étudier ces traces pariétales ? Comment décrire les mécanismes qui affectent les parois et les traces ? Peut-on avoir des indices sur leur ancienneté et leur intentionnalité ?

Pour définir les traces, il faut examiner leur position dans l’espace de la cavité. Il est indispensable d’analyser leur forme afin de comprendre le geste qui a été réalisé et l’outil utilisé. De plus, la morphologie donne des clés sur les processus d’altération de ces marques. Ces processus sont étudiés au travers de la taphonomie, une discipline qui s’attache à expliquer les différents phénomènes qui affectent les vestiges au cours du temps (Efremov, 1940, Denys et Patou-Mathis, 2014). Elle suppose une connaissance du contexte géologique et karstique, et s’avère presque sans précédent en contexte orné. Cette étude se base sur plusieurs approches et tisse des liens solides entre différentes disciplines. Ce sujet est né naturellement à la suite de deux années de participation à la mission organisée sur le site de La Roche-Cotard. Ces investigations dans la cavité sont accompagnées d’observations géomorphologiques. Puis, nous avons élaboré un travail d’expérimentations archéologiques pour comprendre la réalisation des traces. Enfin, nous avons sollicité plusieurs disciplines afin d’analyser la matière qui constitue à la fois les traces et leur propre altération.

Nous tenterons ainsi de comprendre les traces pariétales de la grotte François d’Achon au travers de plusieurs méthodes : analyse spatiale et graphique, analyse taphonomique et expérimentations afin de mettre en évidence le degré d’intentionnalité et d’organisation, et par là même souligner la portée symbolique de ces graphismes, quasi-inédite pour Néandertal en contexte souterrain.

La Roche-Cotard est un lieu-dit entre les communes de Langeais et de Cinq-Mars-la-Pile en Touraine. Il est situé en rive droite de la Loire et désigne aussi le site archéologique préhistorique de La Roche-Cotard découvert sur le domaine. Il est composé de quatre locus : La Roche-Cotard I ou grotte François d’Achon, La Roche-Cotard II, III et IV :

Neanderthal roche cotard1Lire la suite ci-dessous :

La grotte s’ouvre au sud par un grand porche et deux petits passages plus à l’ouest. Elle se décompose en quatre salles. L’ouverture principale de la cavité donne sur un espace longitudinal appelé « Galerie moustérienne ». Il est doté d’un passage permettant l’accès à la « Salle des Lemmings ». Le troisième espace au nord est soutenu en son centre par un pilier qui lui donne son nom : la « Salle du Pilier ». Au fond, un étroit boyau conduit à la « Salle de la Hyène ».

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Le site de La Roche-Cotard fait partie du Paléolithique moyen et présente une industrie lithique exclusivement moustérienne (Marquet, 1976 ; Aubry, 1992 ; Aubry et al. 2014). Le Paléolithique moyen en Indre-et-Loire est représenté par l’abri des Roches (Bordes et Fitte, 1950), l’abri Reignoux (Aubry et al., 2014), la Sablière Dupin et Céré-la-Ronde (Marquet, 2016) (Annexe 1). La présence d’Homo neanderthalensis est attestée dans la région par la découverte en 2002 d’un fragment de diaphyse fémorale dans la grotte Les Rochers-de-Villeneuve (Vienne) (Beauval et al., 2005). Le niveau archéologique est daté au 14C de 44 286 ± 962 ans calBP (CALPAL, version 1.5, courbe CalPal2007_HULU).

Les vestiges osseux issus de La Roche-Cotard présentent différentes espèces, certaines sont surreprésentées comme le boeuf ou le bison (Bos ou Bison), le cheval (Equus caballus) ou l’hyène des cavernes (Crocuta spelaea). Les restes fauniques découverts dans les quatre locus du site ont permis de procéder à des datations par radiocarbone. La plupart d’entre elles donnent des âges supérieurs à 40 ou 45 ka et se trouvent dans les limites de la méthode (Tableau 1).

La découverte de la grotte, par François d’Achon (1865-1920) fait suite à la construction d’une ligne de chemin de fer entre Tours et Nantes. Cette entreprise a conduit à entamer le versant de la Loire préservant encore la grotte (Journal des chemins de fers, 1847). Ces travaux ont marqué le paysage : la topographie révèle un découpage rectangulaire nettement visible dans le versant. Des fouilles ont été menées presque immédiatement après la découverte par François d’Achon et son équipe (Annexe 2). Deux excavations y ont été conduites de manière très localisée. A l'époque, René Verneau et l’abbé Henri Breuil ont constaté une ressemblance de l’industrie lithique avec le matériel de Combe-Capelle et des niveaux infra-moustériens de Laussal en Dordogne (De Clérambault, 1912b).

Une coupe a été réalisée à l’entrée de la grotte. Elle contribue à la compréhension géologique et géomorphologique du site (Marquet, 1976). Douze couches ont ainsi été identifiées. La stratigraphie montre des niveaux d’occupation anthropiques (couches 8 à 7a). Un foyer en cuvette a été creusé dans la couche 8. Les couches 7b et 7c présentent des informations et du matériel archéologique au sein de dépôts alluviaux bien stratifiés. Ce matériel est composé d’une industrie lithique attribuée au Moustérien (une pointe, et une dizaine de racloirs), ainsi que des fragments osseux. On observe ensuite une succession de dépôts alluviaux de la moyenne vallée de la Loire (couches 6c à 6a) et une couche correspondant à un limon de pente contenant des éclats gélifractés de silex (couche 5). Ces niveaux sont couverts par un remblai holocène correspondant aux interventions et déblais de fouilles de 1912 (couches 4 à 1).

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La richesse du niveau 7c tient à la découverte d’un objet composite particulier (Figure 9). L’âge obtenu par OSL de la couche dont il est issu est de 75 500±5 800 ans (MFGI/136.1, voir Tableau 1) (Marquet, 2016). Il s’agit d’un bloc de silex présentant un trou naturel, dans lequel une esquille osseuse est fichée. L’analyse tomographique qui a été réalisé montre que cette esquille est fixée par des petits graviers (Annexe 3). Il semble avoir été volontairement aménagé, sa morphologie s’apparente à une représentation anthropomorphe, voire à un « masque » (Marquet et Lorblanchet, 2000 ; Marquet et Lorblanchet, 2003). Cet objet unique témoignerait alors d’une construction figurative et symbolique encore extrêmement rare dans des niveaux d’occupations moustériens.

Néanmoins, le caractère symbolique de cet objet est discuté (Marquet, 2016). Francesco d’Errico en propose une interprétation fonctionnelle : " si l'on admet l'origine anthropique des modifications du bloc de silex, il est possible de considérer l'objet comme un poids ayant peut-être été utilisé pour fixer une tente, l'os enfoncé dans le trou facilitant la fixation d'une corde " (d’Errico, citation orale dans Nicoud, 2004). Paul Pettitt soulève aussi la question de l’intention de figuration d’un visage humain : « Nous pourrions également supposer que si la pièce avait une « fonction quotidienne » symbolique, elle aurait été brève compte tenu de la nature de l’occupation du site », il conclut néanmoins : « Quoi que l'analyse en cours révèle, l'oeuvre contribuera sans aucun doute à l'argument d’un comportement « moderne »» (Pettitt, 2003). Cet objet est considéré comme un unicum au Paléolithique Moyen interroge encore sur son interprétation et sa fonction réelle.

La campagne de fouilles entre 1975 et 1978 a permis la découverte d’un abri à l’est de la grotte (La Roche-Cotard III, LRCIII en Figure 8). Cet abri présente également un niveau moustérien : 33 pièces d’industrie ont été mises au jour. Il s’agit d’éclats de silex et d’un nucléus partiellement remonté (remontage de 10 pièces) (Aubry, 1992). En outre des blocs rocheux de taille homogène (10 à 20 cm) ont été disposés en deux ensembles sur le sol de l’abri (Figure 10). Cette répartition tend à témoigner d’une volonté d’aménagement de l’espace (Marquet, 1989 et 1990).

Un second abri est découvert en 2008 à l’occasion de l’ouverture d’un sondage (LRC IV en Figure 8). Une puissante stratigraphie a mis en évidence des variations climatiques témoignant d’un paléo-environnement de type toundra pour les couches les plus profondes à un climat tempéré suivant les couches supérieures (Etheve et Perinot, 2010). Du matériel archéologique a été mis au jour dans la partie moyenne de la stratigraphie. Ce matériel contient des silex taillés, des os brisés, brûlés et parfois travaillés (Marquet, 2013). La couche d’occupation a été datée par OSL et donne un résultat à 86 200±6 500 ans.

Cet état des lieux met en évidence le caractère exclusivement moustérien des occupations anthropiques du site de La Roche-Cotard. Les dates obtenues, 36305 ± 1167 calBP par 14C (SaCA 28354) (CALPAL, version 1.5, courbe CalPal2007_HULU) à 189,4 ± 14,9 ka par OSL (MFGI/126.5), et la nature du matériel retrouvé, confirment l’occupation exclusive du site par Néandertal, aussi bien autour qu’à l’intérieur de la cavité.

C’est au cours de la campagne en 2008 que l’étude des parois de la grotte a été entreprise. Des marques anthropiques ont été observées sur les parois de la grotte François d’Achon : un seul graffito moderne a été noté et est daté de 1992 selon son inscription. Toutefois, ce sont surtout des « tracés digitaux organisés » (Lorblanchet, 2008), des « tracés, que nous qualifierons de digités » (Marquet, 2013) qui feront l’objet d’une attention particulière. Il semble que par l’organisation spécifique de ces traces, il s’agit d’une production à portée symbolique. Elena Man-Estier et Patrick Paillet sont venus examiner les parois en 2009. Ils ont découvert des traces similaires dans la Salle du Pilier ainsi que des taches rouges dans le boyau conduisant à la Salle de la Hyène.

Notre problématique consiste dans un premier temps à comprendre l’origine des traces pariétales observées. Ces traces semblent avoir été réalisées au doigt sur les parois tendres de la grotte. La question de leur intentionnalité est immédiatement soulevée car ces traces paraissent organisées, particulièrement soignées et donc intentionnelles.

Jean-Claude Marquet émet l’hypothèse que ces stigmates aient pu être réalisés avec d’autres outils : « des tracés faits avec les doigts ou avec un instrument à extrémité souple et de la taille et de la forme d’une extrémité de doigt » (Marquet, 2013). Il observe que ces traces ont été effectués dans une couche superficielle de sédiment limono-argileux couvrant la paroi. Les recherches conduites depuis 2008 ont permis d’établir un premier inventaire des traces géologiques, animales et anthropiques sur les parois de la grotte. Une couverture photographique, photogrammétrique et topographique complète des parois de la grotte a été réalisée. La « Galerie Moustérienne » et la « Salle des Lemmings » présentent uniquement des marques géologiques et animales, alors que le diverticule à l’ouest a montré des taches rouges pouvant être anthropiques, ainsi que dans le boyau conduisant à la « Salle de la Hyène ». Ces taches colorées feront l’objet d’une étude plus poussée dans les prochaines missions. (YH : l'utilisation de l'ocre rouge semble avéré par les néandertaliens en plusieurs endroits).

 

Neanderthal roche cotard4Figure 12: Essai d’interprétation des traces du panneau à représentation circulaire (Marquet, 2014)

 

La « Salle du Pilier » est la plus riche en traces anthropiques, c’est pourquoi nous avons choisi d’étudier cet espace dans le cadre de ce mémoire. Les quatre principaux panneaux de cette salle ont fait l’objet d’une première étude (Marquet, 2014) : un panneau à représentation circulaire (Figure 11 et Figure 12), un panneau triangulaire (Figure 13 et Figure 14), un panneau rectangulaire (Figure 15) et un à ponctuations (Figure 16 et Figure 17) (Marquet et al., 2014).

Neanderthal roche cotard5Figure 14: Relevé des traces du panneau triangulaire (Marquet, 2013; relevé J. Esquerre-Pourtere et S. Hesse) (YH : je note que ces dessins au doigt pourraient être associés à des gravures sur pierres visibles juste au-dessus (têtes animales et anthropomorphes érodées en partie), mais c'est une simple opinion).

 

Neanderthal roche cotard6Figure 16: Panneau de ponctuations (Marquet, 2014)

Neanderthal roche cotard7YH : je note que le panneau rectangulaire (figure 15) ne comporte pas de tentative de relevé dans l'étude. Il est vrai qu'il présente un certain nombre d'étrangetés pas encore compatibles avec nos connaissances actuelles des néandertaliens. 

Neanderthal roche cotard8YH : Voici une interprétation beaucoup plus osée que celle des scientifiques au sujet de l'art néandertalien, dont l'étude n'en est qu'à ses débuts, et je ne suis pas dessinateur. On sait que les néandertaliens gravaient aussi des choses (sur os et pierres), il n'y a pas de raison valable qu'ils ne l'aient pas aussi fait ici, mais il s'agit surtout d'interprétations bien sûr. Les études vont progresser au fil du temps et nous en saurons plus dans quelques années à ce sujet... Je pense aussi que nos cousins, comme les premiers hommes modernes d'ailleurs, avaient de bonnes notions des reliefs (3D) et des jeux de lumières (ombres, éclairage raz, etc...). La question de l'éclairage dans ces salles sombres n'est pas posée dans les études les concernant, mais la découverte de plusieurs "lampes à huile ou à graisse" dans des grottes préhistoriques plus récentes me paraît aussi un bon indice...

 

L’originalité de ces marques tient à la géométrie de leur organisation mais aussi à leur contexte archéologique, attribué au Moustérien. Leur particularité tient aussi à la nature du support sur lequel elles ont été réalisées. La connaissance de ce support est déterminante pour appréhender l’intentionnalité du geste des auteurs de ces traces.


Contexte géologique de la grotte

Pour comprendre la manière dont ces marques anthropiques ont été mises en place, il est essentiel de détailler le contexte géologique et géomorphologique de la grotte. En effet, les marques sont le résultat de l’enlèvement d’une couche superficielle couvrant la paroi. La connaissance de l’environnement géologique est donc primordiale si l’on souhaite comprendre le geste qui a été réalisé et son intentionnalité. Cela permet également d’expliquer la répartition des traces, leur préservation et leur altération.

La grotte se situe en Touraine, une région formée de couches consécutives d’origine marine ou continentale déposées depuis 250 Ma sur un socle plus ancien (Paléozoïque) composé de schistes, granites et roches métamorphiques déformées pendant l’érection de chaînes de montagnes successives (Macaire, 2010 ; Nehlig, 2010). À partir du Mésozoïque, le Bassin Parisien subit des cycles de transgression-régression, la mer l’envahit et se retire à plusieurs reprises. L’étage correspondant au Cénomanien est représenté en Touraine par des dépôts sableux épais et marnes verdâtres, recouvert du Turonien au Campanien par des craies et calcaires sableux blanchâtres à jaunâtres contenant des silex (Figure 18).
 

L’étage du Turonien supérieur, aussi appelé « tuffeau jaune » présente des concrétions siliceuses à ciment de calcédonite. Cela forme des nappes de cherts au sein du dépôt (Marquet, 1997). Cet étage est couvert par un calcaire tendre, finement grenu, riche en quartz et glauconie issu de la mer sénonienne (Figure 19). Ces derniers étages géologiques forment l’environnement géologique de la grotte. Au-dessus, des formations argilo-siliceuses sont elles aussi riches en silex, mais non calcaires.
Au Cénozoïque, le Bassin est toujours sujet à des cycles marins et différents processus continentaux. Au Pliocène, la mer se retire et la grotte commence à se creuser. Au Quaternaire, les processus continentaux se poursuivent et sont sujets aux cycles glaciaires-interglaciaires. On observe la présence de limons majoritairement éoliens qui vont ruisseler sur les versants C’est aussi à cette période que la grotte François d’Achon est enfouie sous ces dépôts du versant.

 

Neanderthal roche cotard9Figure 35: Répartition en plan des différents panneaux (Infographie : M. Calligaro). YH : notons qu'il est précisé dans l'étude d'un plafond s'est effondré, les salles devaient être plus sombres à l'origine, bien qu'une partie des panneaux soient éclairés par l'entrée principale.

La cavité est formée à l’interface des étages Turonien supérieur et Sénonien. Le Turonien supérieur, ou « tuffeau jaune » est un étage calcaire hétérogène et perméable (Couderc, 1968). Il présente, comme mentionné précédemment, des nappes de cherts (blocs siliceux principalement formés de calcédoine) au sein de bancs de calcaire dur et de craie sableuse (Figure 20: phase 1). Généralement la circulation de l’eau y est rare. L’eau est bloquée par ces différents bancs, notamment par les argiles et tables à silex (Figure 18) (Camus, 2017).

Les parois de la grotte sont majoritairement constituées de tuffeau, une roche sableuse particulièrement tendre qui est le support des traces pariétales anthropiques. Ces parois présentent aussi des altérations qui jouent un rôle prédominant dans la mise en place et la préservation des traces. C’est au sein de ces dégradations de la paroi que les traces ont été réalisées, et ce sont également des phénomènes d’altération qui nous permettent d’apprécier leur ancienneté et d’observer leur état de conservation. Son appellation « tuffeau » vient du latin tofus signifiant pierre spongieuse. C’est une roche blanchâtre à jaune particulièrement tendre. On le désigne par tuffeau blanc ou tuffeau jaune suivant sa qualité dans le domaine de la construction. Il résulte de la cimentation et du tassement d’organismes fossiles (lamellibranches, échinodermes, bryozoaires) et de fragments rocheux (quartz, micas, glauconie, opale cristobalite, argiles, tourmaline, staurotide, andalousite) (Platroz, 2006).

On distingue trois zones dans le tuffeau : le coeur qui reste inaltéré, la zone intermédiaire et la zone superficielle qui est la surface d’altération (Brunet-Imbault et al., 1998). Ces zones sont
observables à différents endroits de la paroi sous forme de couches. Les traces analysées peuvent parfois traverser ces trois couches.

Je passe ici (YH) sur la mise en place d’un protocole d’observation et d’analyse détaillé et ambitieux, expérimental. " Nous avons, pour ce faire, initié en parallèle trois axes de recherche : l’analyse graphique des traces, celle de leur évolution et de leur altération, et enfin leur compréhension technique et gestuelle au travers d’un processus inédit d’expérimentation ". Vous pourrez découvrir l'ensemble de ce mémoire dans le lien donné en bas de l'article.

Le panneau n°1 (L. 36 x l. 25 cm) (Figure 36, Figure 37) de notre étude se situe à l’entrée de la Salle du Pilier. Il est présent sur une zone légèrement convexe de la paroi. Il est très érodé et les traces sont difficilement lisibles. Il s’organise en 15 traces larges (de 14 mm à 25 mm) quasiment parallèles entre elles. Elles sont rectilignes et légèrement obliques. Cela forme une série de bandes allant du plafond de la grotte vers le sol. La profondeur des traces est très faible (moins de 1mm) et leur fond est un peu plus clair que les bords donnant ainsi une luminosité au panneau. La section des traces est légèrement courbe voire quasiment plane compte tenu de l’érosion du panneau. Toutefois la partie supérieure est mieux conservée : on distingue plus nettement le départ arrondi de chacune des traces. Quatre traces semblent plus isolées en bas à droite du panneau. Deux d’entre elles ont la même morphologie que le groupe qui occupe la majorité de la surface du panneau. Un peu plus bas, on observe deux autres traces plus fines (1mm à 2mm). Elles se distinguent nettement du reste de l’organisation du panneau. Leurs sections en V paraissent indiquer l’utilisation à cet endroit d’une autre technique ou d’un autre outilOn note la présence de fossiles en saillie dans ces zones d’altération. La partie basse du panneau, la plus érodée présente des concrétions blanches de calcite. Toujours en bas du panneau, les deux traces à sections en V semblent avoir une couleur de fond de trace plus claire. Pour permettre la profondeur, la succession des traces verticales a été réalisée sur une surface déjà altérée de la paroi. Il s’en dégage un panneau losangique en volume et formé de zébrures. La position du panneau dans l’espace de la cavité peut expliquer son érosion avancée.

Le panneau n° 2 (L. 21 x l. 96 cm) est disposé sur une surface irrégulière de la paroi : convexe en partie haute et plane en partie basse. Il se compose en plusieurs groupes de traces (Figure 38 et Figure 39). Un premier ensemble de 4 longues traces est positionné à l’horizontal, créant une figure linéaire dans l’organisation graphique du panneau. On retrouve cette disposition dans un groupe plus court en-dessous de ce premier ensemble, et à droite avec un autre groupe de longues traces parallèles. Ces traces ont une section bien courbe et facilement lisible dans la partie haute du panneau. En effet, la partie basse est beaucoup plus érodée et les traces deviennent fantomatiques. On note la présence de nombreux petits enlèvements punctiformes de matière. Les traces paraissent là aussi réalisées dans une couche d’altération épaisse qui existait sur la surface originelle de la paroi. L’altération qui vient dans un second temps affecte l’épaisseur de la zone superficielle du bas du panneau. On remarque le dynamisme donné par ces longues stries parallèles qui émane du panneau. Les ponctuations qui les entourent semblent être en relation avec ces longues bandes.

Le panneau n° 3 (L. 50 x l. 60) (Figure 40 et Figure 41) est sur une surface plane de la paroi. Il est organisé en une succession de traces linéaires et verticales pour la majorité d’entre eux. Les traces se recoupent abondamment, rendant parfois difficile la lecture les bords qui permettent de distinguer une trace par rapport à l’autre. Toutefois, on peut observer que les traces ont une section bien courbe allant de 5 mm à 28 mm. Par ailleurs, deux traces, situées en haut à gauche viennent traverser perpendiculairement le grand groupe vertical. On retrouve à nouveau la présence de ponctuations notamment au bas du panneau. Comme dans le panneau n°1, on retrouve cet effet de zébrures serrées pour former une plage homogène. Il existe aussi une récurrence des bandes dynamiques déjà constatées sur le panneau n°2. Ces bandes vont d’ailleurs en direction du panneau n°4. Il existe peut-être une relation de mouvement entre ces différents panneaux qui suit le cheminement proposé dans la Salle du Pilier.

Le panneau n°4 (L. 33 x 54 cm) (Figure 42, Figure 43) se positionne à droite d'un épaulement de la paroi dans une zone légèrement concave. Les traces profondes (1 à 4 mm) sont réalisées dans une matière épaisse. Il présente deux groupes de quatre traces parallèles jointes en haut du panneau. Ces deux groupes sont légèrement courbes, de même que la large trace qui vient clore le bas de la figure. Il s’en dégage une allure générale circulaire de l’ensemble. On note la présence de deux traces fines à section anguleuse qui traverse diagonalement le panneau. L’une est très longue (30 cm) tandis que la seconde est plus courte (8 cm) et se situe au centre du panneau. La succession des traces parallèles forme à nouveau une plage unifiée. Les stries en relief sont adoucies par un mouvement général plus circulaire. Comme nous l’avions remarqué précédemment, deux lignes dynamiques, et la nappe de points à droite du panneau les lie avec le précédent panneau.

Le panneau n° 5 (L. 48 x 27 cm) se situe sur une partie relativement convexe et en saillie de la paroi nord de la Salle du Pilier (Figure 47, Figure 48). Il est composé de traces verticales à section en U, et sont parallèles entre eux. Une certaine symétrie et un rythme émanent du panneau : les réserves de film d'altération entre les différents groupes de traces laissent apercevoir des formes triangulaires. Un caractère répétitif se dégage dans la quantité de traces par groupes (chaque groupe est constitué de 3 à 4 traces). Par ailleurs, le groupe en partie centrale du panneau se démarque des autres par des bords saillants procurant un effet de symétrie de l’ensemble. Trois traces se distinguent : elles ont une section en V et sont beaucoup plus fines que les autres. Tout à droite du panneau, on remarque aussi la présence d’une trace d’un type qui n’a pas été décrit jusque-là. Il s’agit d’un écrasement de matière qui forme une section plate, voire rectangulaire. Ces dernières traces peuvent avoir été réalisées par une autre technique ou un autre outil que sur l’ensemble du panneau.

Le panneau n°6 (L. 32,5 x 23 cm) (Figure 52, Figure 53) est positionné sur une surface plano-convexe au fond de la Salle du Pilier. Il est niché juste sous le plafond Sénonien et se compose de 27 traces. Elles sont quasiment toutes verticales et parallèles entre elles. La partie supérieure est érodée et ne permet pas d’observer dans la majorité des cas le début de la trace. Leur juxtaposition et leur densité donne une impression forte de régularité. Il s’en dégage une organisation nettement rectangulaire. Les traces tout à gauche ont une section anguleuse qui donne au panneau un aspect incisif général. Toutefois, après une observation fine, la majorité des traces ont en réalité une section courbe. On peut toutefois noter que de fines traces à section en V sont là aussi présentes au bas du panneau. À la manière des panneaux précédents, les bandes serrées de hachures réalisées sur la zone superficielle de la paroi ont formé une surface bien délimitée. Cette zone superficielle est pourtant quasiment absente ici. On peut imaginer que sa position dans l’espace ait favorisé son érosion, ne laissant que le coeur de la roche.

L’ensemble de traces qui vient clore le cheminement est le panneau n°7 (L. 76 x l. 102,5 cm) (Figure 57 et Figure 58). Il est situé en partie basse de la paroi mais toujours dans le registre IV. Il témoigne d’une organisation très différente de ceux préalablement cités. Il comprend un total de 156 traces. Ce sont des traces que nous avons déjà repérées dans des panneaux précédents. Il s’agit pour chacune de ponctuations réalisées dans la matière. Cette nappe de points est très concentrée vers le haut du panneau et se diffuse en direction du sol.

Si on considère l’ensemble de ces sept panneaux, il est évident que la majorité des traces ont une section courbe et forment des lignes parallèles en différents groupes. La présence de traces très courtes et circulaire créée des nappes de ponctuations dispersées dans les panneaux. Ces plages de points sont aussi représentées par un panneau à lui tout seul qui vient fermer la circulation au fond de la salle. L’organisation graphique qui se dégage de chacun des panneaux est indiscutable. Les ensembles forment de manière générale des successions parallèles de traces verticales et linéaires en zébrures denses. La courbure et la circularité sont elles aussi représentées par les ponctuations, les quelques vagues au sein panneau (comme pour le panneau n°3), et la silhouette générale du panneau n°4.

Il existe un premier lien technique dans la réalisation des panneaux : le geste répété pour former des bandes dans le creux de la matière altéré est présent sur 6 de nos panneaux (n°1, 2, 3, 4, 5 et 6). Le second geste technique est celui de la formation de la ponctuation qui se disperse comme un fil conducteur jusqu’au dernier panneau. Autre fil conducteur, la présence de bandes dynamiques et plus horizontales, elles ont peut-être une fonction de lien entre les différentes étapes de cheminement.

De manière formelle, on note cependant des choix différents dans l’organisation propre à chaque panneau. Leur silhouette générale présente une allure géométrique à chaque fois différente, elle peut être losangique, triangulaire, circulaire ou rectangulaire. Cela soulève la question de la connaissance des formes géométriques classiques et de leur utilisation (YH : par les néandertaliens).

Si la présence de traces faites au doigt n’est pas inédite en contexte préhistorique, à Rouffignac, Montespan, Chauvet notamment, et le plus souvent en contexte argileux (Jaubert, 2010 ; Van Gelder, dans Clottes, 2012), celles de la grotte François d’Achon sont véritablement originales tant par leur structures, leur organisation que par leur support.

Les résultats de l’analyse spatiale montrent qu’il existe une régularité dans la disposition des traces. Il semble même qu’un cheminement se dégage au sein même de la structure de la grotte. L’aménagement de l’espace, en contexte moustérien, a déjà été observé comme à Bruniquel (Jaubert et al., 2016), ou même à La Roche-Cotard III (Marquet, 1990). Ici l’espace semble rythmé par un dispositif pariétal utilisant les volumes et la matière de la grotte. Ce dispositif est organisé en panneaux. La régularité des panneaux se voit dans l’espace de la grotte, suivant l’architecture et la morphologie naturelle de la grotte, scandant l’espace dans un cheminement bien délimité.

L’ordonnancement géométrique des panneaux de traces utilise deux types de graphies : la ligne, la courbe. La ligne est représentée par les traces verticales mais aussi les compositions angulaires (panneau n°6) ou en bandes juxtaposées (panneau n°5). La courbe peut être représentée par les ponctuations (panneau n°7) ou par l’aspect d’une composition en lignes légèrement obliques comme dans le panneau n°4. Les formes géométriques sont souvent les tout premiers indices de conception graphique, la ligne est retrouvée par exemple dans la grotte de Gorham (Rodríguez-Vidal et al. 2014) dans un contexte moustérien. Seules les quelques traces isolées questionne l’intentionnalité de leur présence.

Ces enregistrements ont généré un volume de données très conséquent, qui nécessite un temps de traitement long. Une nouvelle mission mériterait d’être organisée dans un futur proche. Néanmoins, avec ces résultats il est d’ores et déjà possible de valider l’hypothèse de tracés intentionnels par leur organisation au sein de la grotte et leur structuration par panneaux, et que ces tracés sont réalisés au doigt, par comparaison morphologique.

(...) En effet, nous (hommes de notre époque) avons tendance à considérer le symbolique comme ce que l’on voit, David Le Breton (Le Breton, 2007) que la vue prend l’ascendant sur les autres sens dans nos sociétés : « elle est la première référence. Mais d’autres sociétés, plutôt que de « vision » du monde, parleraient de « gustation », de « tactilité », d’« audition » ou d’ « olfaction » du monde pour rendre compte de leur manière de penser ou de sentir leur relation aux autres et à l’environnement. » (Le Breton, 2007 ; de Beaune 2018). L’image est donc porteuse du symbole. Or dans le couple « main-graphie » d’André Leroi-Gourhan, il s’agit là du geste. Nous savons l’importance du geste dans les manifestations symboliques humaines. Cette approche anthropologique mériterait d’être développée et approfondie, d’autant plus que l’on connait l’importance du lien entre image et support dans les grottes ornées. Elle ouvre probablement de nouvelles pistes d’investigation.
 

Conclusion
Les tracés pariétaux de la grotte François d’Achon apportent un matériau nouveau, mais certainement majeur, aux débats scientifiques actuels autour de l’expression symbolique de Néandertal, tout particulièrement en contexte souterrain.

 

Nous avons tenté de comprendre si les manifestations symboliques pouvaient donner des indices dans la structuration de l’espace, dans l’organisation géométrique des tracés. Si on suit un schéma visuel, ils paraissent en effet exister dans un dispositif pensé et élaboré au préalable. Or, nous avons vu aussi la possibilité d’une dominante tactile plutôt que visuelle, susceptible d’ouvrir un autre champ de perception. À ce stade, nous n’avons inclus dans le dispositif pariétal que les tracés réalisés aux doigts, or nous l’avons vu, des taches colorées ont également été découvertes sur les parois. Il serait pertinent de mettre en parallèle notre étude et une analyse de ces taches.

La grotte François d’Achon porte donc des tracés faits aux doigts parfaitement inédits en contexte moustérien. Leur organisation au sein de la grotte tend à montrer qu’il existe bien un fil conducteur dans ce dispositif, et ce fil est peut-être le sens qui lui est attaché. Si l’art préhistorique a pour intention de signifier, de transmettre, de donner un sens, alors on est en droit de se demander si la grotte François d’Achon porte bien des traces de cet art préhistorique (YH : supposé, ou une autre forme d'art plus "sensitif").

Dans les annexes :

Neanderthal roche cotard10

Un mémoire et études de Morgane Calligaro
Tuteur/s :
Éric Robert, Département Homme et Environnement, UMR 7194 Histoire Naturelle de
l’Homme préhistorique, CNRS-MNHN-UPVD
Patrick Paillet, Département Homme et Environnement, UMR 7194 Histoire Naturelle de
l’Homme préhistorique, CNRS-MNHN-UPVD

Lien de la publication (téléchargeable en pdf) :

https://www.academia.edu/40253443/Des_trac%C3%A9s_pari%C3%A9taux_oeuvres_de_N%C3%A9andertal_Analyse_graphique_et_taphonomique_des_parois_de_la_grotte_Fran%C3%A7ois_dAchon_site_moust%C3%A9rien_de_La_Roche-Cotard_Langeais_Indre-et-Loire_France

Autres articles sur le même sujet :

En Irak (02-2020) : " Le chercheur qui a dirigé ces enquêtes originales, Ralph Solecki de l'Université Columbia à New York, a affirmé que c'était la preuve que les Néandertaliens avaient enterré leurs morts avec des fleurs. Cet «enterrement de fleurs» a captivé l'imagination du public et a déclenché une controverse de plusieurs décennies. L'interprétation florale a suggéré que nos parents évolutionnaires étaient capables de sophistication culturelle, remettant en question l'idée - répandue à l'époque - que les Néandertaliens étaient inintelligents et animalistes. Ralph Solecki est décédé l'an dernier à l'âge de 101 ans, n'ayant jamais réussi à effectuer de nouvelles fouilles sur son site le plus célèbre, malgré plusieurs tentatives." :

https://www.bbc.com/news/science-environment-51532781

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/neanderthal-savait-faire-de-tres-belles-parures.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/l-homme-de-neandertal-s-ornait-de-plumes-sombres.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/les-neandertaliens-europeens-mieux-outilles-que-les-premiers-hommes-modernes.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/les-neandertaliens-etaient-des-marins.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/neandertal-etait-un-marin-graveur-mais-erectus-aussi-bien-avant.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/neandertal-son-intelligence-proche-de-l-homme-moderne-se-confirme.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/preuves-autre-histoire/des-neandertaliens-dans-un-bateau-les-preuves-pointent.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/traces-de-l-homme-de-neandertal-aux-ameriques.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/des-analyses-genetiques-des-neandertaliens-et-des-denisoviens-revelent-une-autre-espece-inconnue.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/genetique-heidelbergensis-n-est-pas-l-ancetre-de-neandertal.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/decouvertes-de-flutes-musicales-de-plus-de-42-000-ans-en-allemagne.html

 

Yves Herbo, Sciences-Faits-Histoires, 28-02-2020

 

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