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Un Barrage géant Maya découvert à Tikal, Guatemala

yvesh Par Le 19/07/2012 0

Dans Archéologie

Un Barrage géant Maya découvert à Tikal, Guatemala

 

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La civilisation précolombienne maya doit sa survie durant de nombreux siècles à son excellente gestion de l’eau, une ressource rare durant certaines saisons. Un témoignage de plus : le plus grand barrage maya découvert lors de fouilles réalisées dans la cité de Tikal, au nord du Guatemala. Plusieurs éléments, dont des filtres à sable, confirment l’ingéniosité de ce peuple.

Bien que sa construction ait débuté vers le IVe siècle avant J.-C. (Yves Herbo : étonnant de lire ça alors que des dates et fondations citant - 1300 AV JC ont été trouvées : ces gens étaient là bien longtemps avant et il est impossible que les débuts de ces constructions soient si tardives...), la cité précolombienne de Tikal, actuellement située au nord du Guatemala, a atteint son apogée entre 200 et 900 ans de notre ère. Elle dominait alors une grande partie des régions occupées par la civilisation maya. Le nombre d’habitants qu’elle abritait pendant cette période reste incertain, mais la majorité des estimations s’accordent sur des valeurs comprises entre 60.000 et 80.000.

Parvenir à faire vivre autant de personnes en un même lieu n’aurait pas été possible sans le développement de technologies sophistiquées, notamment en matière de gestion des ressources hydriques. En effet, les Mayas vivaient dans une région soumise à des pluies saisonnières, ne tombant que quelques mois dans l’année, régulièrement entrecoupées par des périodes de sécheresse. Chaque surface (route, place, toit, etc.) faisait donc l’objet d’adaptations permettant de diriger les précipitations reçues, par simple gravité, vers divers réservoirs en vue de leur stockage.

Lors de fouilles destinées à mieux comprendre le réseau de collecte des pluies de la cité de Tikal, Vernon Scarborough de l’University of Cincinnati a eu le plaisir de trouver, en compagnie de plusieurs collègues, le plus grand barrage construit par les Mayas en Amérique centrale. Une chose est évidente, cette civilisation, bien qu’elle ne disposait pas encore d’outil métallique, maîtrisait les technologies nécessaires à la bonne gestion de l’eau. Cette découverte archéologique est présentée dans la revue Pnas.

Lire la suite ci-dessous :

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Représentation schématique du barrage du Palais qui a été découvert dans la cité précolombienne maya de Tikal, dans le nord du Guatemala. Le fond des réservoirs devait, selon certains indices, être recouvert de pierres plates. Les lignes brunes dans l'édifice correspondent à des canaux d'évacuation pour l'eau. © Scaroborough et al. 2012, Pnas

Des filtres à sable du temps des Mayas

La découverte et la compréhension du fonctionnement du barrage du Palais ont été rendues possibles par la réalisation de carottages de sédiments, de cartographies détaillées du relief et d’excavations. Cette construction mesurant 80 m de long, 60 m de large et près de 10 m de haut retenait environ 75.000 m3 d’eau. Elle était collectée par l'intermédiaire des surfaces plâtrées de l’enceinte centrale de la ville. L'édifice, qui servait également de pont pour réunir deux quartiers de la cité, correspondrait à la deuxième plus grande architecture hydrologique de la Méso-Amérique ; la première étant le barrage de Puron dans la vallée de Tehuacán, au Mexique, de 250 à 400 ans après notre ère.

Le barrage du Palais a été construit à partir de pierres sommairement taillées, de gravats et de terre. Plusieurs canaux d’un diamètre de 30 cm, malheureusement mal conservés, le traversaient de part en part à différentes hauteurs. Seuls ceux situés près de la surface de l’eau étaient utilisés afin de limiter la pression dans les conduits et donc l'érosion excessive du dispositif. Le réservoir du Palais n’était qu’un des éléments d’une installation complexe comportant par exemple le réservoir du Temple. Ainsi, il pouvait être vidé pour subir des réparations (dont des traces ont été retrouvées), puisque d’autres édifices retenaient également de l’eau en suffisance.

Une dernière innovation mérite d’être soulignée. Les canaux acheminant les eaux récoltées étaient pourvus dans leur partie terminale, peu avant leur arrivée dans les réservoirs, de boîtes de sable jouant plus que probablement le rôle d’un système de filtration. N’étant pas disponible dans les environs de la ville, le sable devait être importé depuis une localité située à plus de 30 km de Tikal.

Alors que de nombreuses cités de cette civilisation précolombienne ont été abandonnées durant les premiers siècles de notre ère, la ville de Tikal semble avoir particulièrement bien résisté jusqu'au début du XIVe siècle, tendant ainsi à démontrer la performance du système hydrologique mis en place. Malheureusement, plusieurs sécheresses et une réduction de la pluviométrie finiront par sceller son sort.

SFH 07-2012
 

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