Bretagne France : une mini pyramide engloutie ?

yvesh Par Le 08/11/2018 0

Dans Archéologie

Bretagne, France : une mini pyramide engloutie ?

 

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J'ai déjà parlé ici de l'engloutissement de sites préhistoriques au large de la Bretagne, du à la montée des eaux mais aussi probablement aux changements de courants liés et de probables effondrements de parcelles de terres dans l'océan :

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/archeologie-la-montee-des-eaux-a-englouti-une-partie-de-la-prehistoire-francaise.html

 

Les découvertes d'un plongeur breton apportent un nouveau relief à toutes ces découvertes archéologiques du passé ou récentes :

Une étrange pyramide engloutie se dresse ainsi dans les profondeurs du golfe du Morbihan. Sa position et des marques découvertes sur les rochers environnants prouvent que son origine n’a rien de naturel. Sa présence tendrait à conforter l’hypothèse d’une montée des eaux beaucoup plus importante qu’il est communément admis, il y a environ 5000 ans… "

" L'endroit se trouve en Bretagne sud, dans le golfe du Morbihan, une petite mer intérieure (traduction littérale de Mor-Bihan) de 15 km de long sur 12 km de large, parsemée d’une myriade d’îles et d’îlots, ne communiquant avec l’océan que par un goulet de 900m de large, se remplissant et se vidant toutes les six heures au rythme des marées en engendrant de redoutables courants pouvant dépasser 15km/h. Là, les tombants, dont la profondeur n’excède guère 25 m, sont d’une extraordinaire richesse en faune et en flore. C’est là, le long des tombants de la pointe Sud-Ouest de l’île Longue, non loin de l’accès du golfe à la mer libre, que j’ai découvert une énigme à laquelle personne, jusqu’à présent, n’a pu fournir d’explication. "

 

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" Là, en un lieu nommé ”les Gorets”, j’ai fait la découverte d’une curieuse pyramide monolithique, sous une vingtaine de mètres d’eau. Elle semble taillée dans le granit et possède trois faces sur une base triangulaire (c’est un tétraèdre). Les faces sont lisses, les angles sont vifs et elles sont d’inégales surfaces. La plus grande, orientée vers l’Ouest, est parallèle au tombant. La base de la pierre est située, par marée haute de coefficient moyen, à 23m de la surface. Sa hauteur est de 1,70m. La roche est rougeâtre, peut-être du granit rose ou du porphyre ? Je l’ai mesurée pour en calculer le volume puis le poids : celui-ci doit être d’environ 1,4 tonne. Une prospection au détecteur de métaux dans les alentours n’a rien donné : pas de trésor, ni de métal en vue !  " :

" Trois hypothèses ont été émises quant à la présence de ce monolithe en ce lieu et à cette profondeur. J’ai d’abord pensé à une pierre taillée tombée d’un bateau. Nous savons en effet que les anciens transportaient par voie d’eau des blocs découpés destinés à des constructions lointaines. Mais le fait que cette pierre pointue (les angles au sommet sont inférieurs à 90°) me semble mal convenir à une bâtisse, il est peu vraisemblable qu’elle soit tombée la pointe bien orientée vers le haut, la plus grande face exactement parallèle au tombant.

La deuxième hypothèse me fut suggérée par David, un ami moniteur local. ”Tu sais, m’avait-il dit, c’est probablement une formation géologique naturelle. Les roches en cristallisant donnent parfois ce genre de structure. Regarde par exemple la Chaussée des Géants en Irlande”. Certes, mais ce sont des roches éruptives comme le basalte qui forment naturellement ces constructions géométriques. Or notre pyramide semble en granit qui n’est pas d’origine volcanique. D’ailleurs, le volcanisme récent est inexistant dans le vieux massif armoricain et il n’y a nulle part, en surface, de monolithe de ce genre. Les roches, érodées, sont arrondies.

La troisième hypothèse était que cette pierre, appartenant au substrat, avait été taillée par la main de l’homme pour en faire un amer, marquer un lieu sacré ou Dieu sait quoi d’autre. Car n’oublions pas que nous sommes en plein cœur d’une région extrêmement riche en monuments mégalithiques. Les célèbres menhirs des alignements de Carnac ne sont, à vol d’oiseau, qu’à 14 km. Bien plus près, à environ 1 200 m, le tumulus de Gavrinis abrite une allée couverte ornée d’énigmatiques gravures. Mieux encore, en face de Gavrinis se trouve l’îlot d’Er-Lannic. Celui-ci, classé réserve ornithologique, possède sur sa pente sud-est deux cromlechs (un cromlech est un ensemble de menhirs-pierres dressées disposés en forme de fer à cheval). Le premier, parfaitement visible quand on passe en bateau, est semi-immergé. Quant au second, il est complètement recouvert par en moyenne 3 à 4 m d’eau. Il ne se laisse entrevoir que par grande marée basse. Preuve indubitable que le niveau des eaux a monté dans le golfe depuis l’érection de ces monuments. Des fouilles effectuées par des archéologues et des plongeurs locaux ont permis tout d’abord de faire un relevé précis de ces alignements puis de dater leur édification à 3 500 av. JC, période d’apogée du Néolithique en Armorique. Notre pyramide pourrait donc faire partie de cet ensemble de constructions préhistoriques."

 

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" Problème : les eaux du golfe, d’après les spécialistes, ont dû monter de 7 à 8 m depuis 5500 ans. Or la pyramide est à -23m ! Donc, soit le niveau de la mer s’est beaucoup plus élevé que ce que l’on pense, soit le monolithe est beaucoup plus ancien et aurait été recouvert lors de la fonte des glaciers mettant un terme à la glaciation de Wurm. C’est-à-dire au plus tard vers 8000 av. J.C.! Pourtant les archéologues nous ont appris que les plus vieux mégalithes bretons datent d’environ 4500 av. J.C. Nous étions donc loin du compte !

YH : Une possibilité serait aussi un glissement de terrain ayant entraîné plus bas la structure érigée plus haut à son origine.

Quelques années passèrent depuis cette curieuse découverte. Une observation plus attentive me permit de constater que la pyramide n’appartenait pas au substrat mais était ”simplement” posée sur le sol rocheux de surface inégale, créant ainsi des cavités abritant congres ou homards. Posée oui, mais par qui et pourquoi ?

J’en étais là de mes interrogations quand, passant fin juillet faire gonfler mon bloc au Crouesty (grand port de plaisance situé près de l’entrée du golfe), Martial ami de longue date, me fit une confidence qui m’intrigua : ” j’ai trouvé, il y a peu, près de la pyramide, un triangle gravé sur la face plate d’une roche, tu devrais allez voir ”.

Confiant en sa parole et en son œil exercé (il avait déjà découvert, dans la même zone, en faisant des baptêmes, un  petit muret d’un demi-mètre de haut dissimulé dans les algues) je mouillais, début août, mon bateau aux Gorets et plongeais. Suivant ses indications je ne tardais pas à trouver, à cinq mètres (distance mesurée) de notre monolithe une pierre portant, grossièrement gravé, le dessin d’un triangle ! Coïncidence ? "

 

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" Je le nettoyais  puis revenais le mesurer. Il était représenté pointe vers le bas, son plus grand côté faisant 43cm, les deux autres respectivement 36 et 28cm. Etant dessinateur de métier, j’en traçais un plan à l’échelle ¼. Je mesurais son angle au sommet : 85°, presque un angle droit. Mais aussi pratiquement le même angle au sommet de la grande face de la pyramide, celle qui est parallèle au tombant ! Là les coïncidences devenaient trop nombreuses pour que ce soit seulement le hasard. Il s’agissait dès lors de raisonner logiquement.

Pour moi ce triangle sommairement gravé le fut pour indiquer à ceux qui allaient amener la pyramide que c’était là l’endroit où la placer. Il s’agissait d’un emplacement bien précis, ne devant rien au hasard (il n’y a que 5m de la gravure à la pyramide), mais dont nous ignorons la signification. "

 

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" N’oublions pas qu’il y a, sur l’extrémité Sud de l’île Longue, donc à quelques dizaines de mètres de la pyramide, une allée couverte (propriété privée, la visite en est interdite) dont les parois sont recouvertes des mêmes mystérieuses gravures que celles du cairn de Gavrinis datant de 3700 av. J.C et situé à 1000m de là. Gravures qui à ce jour n’ont jamais pu être interprétées. On ne sait d’ailleurs pratiquement rien sur le peuple qui a couvert de monuments mégalithiques toute cette région de Bretagne Sud. N’ayant pas d’écriture ils n’ont laissé de leur présence que ces énormes blocs de pierre érigés en menhirs, dolmens, allées couvertes ou cairns. "

 

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Pour Gavrinis (Bretagne, France), voir dans cet article vers le bas : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/auvergne-france-les-mysterieux-souterrains-annulaires.html

 

" Songeons que le grand menhir (pierre dressée) de Locmariaquer, situé à la pointe Ouest de l’entrée du golfe, aujourd’hui abattu et cassé en quatre morceaux, faisait 20m de long et pesait 300 tonnes ! (A titre comparatif, l’obélisque de la Concorde à Paris pèse 200 tonnes). Il fut érigé vers 4500 av. J.C., soit 2000 ans avant les pyramides d’Egypte, et auparavant déplacé sur 17km ! "

 

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" Déplacer une pierre pyramidale d’un peu plus d’une tonne pour l’installer en un endroit pré-déterminé ne devait donc pas leur poser de gros problèmes. Reste celui de la profondeur à laquelle reposent pyramide et triangle. Certes nous avons la preuve que le niveau de la mer s’est élevé au cours des siècles : face à Gavrinis se trouve l’îlot d’Er-Lannic. Il possède sur sa pente Sud-Est deux cromlechs, ensemble de menhirs disposés en demi-cercle. Le premier parfaitement visible est semi-immergé. Le second est complètement recouvert par 3 ou 4m d’eau. D’autres sites en Bretagne ont également les ”pieds dans l’eau” : dolmen de Kerroyal au fond du golfe, menhir de Penglaouic à Loctudy, allée couverte de Guinirvit en Finistère Nord, etc…

Cette montée des eaux, appelée ”transgression flandrienne”, est due à la fonte des glaciers du Nord de l’Europe à la fin de la glaciation de Wurm il y a 10-12000 ans. Mais elle ne dépasse pas, aux dires des hydrologues, 7 à 8m en 5500 ans. Les géologues nous apprennent aussi que la Scandinavie, libérée du poids de ses glaces, s’élève lentement depuis 10 000 ans et que par contre-coup la péninsule armoricaine s’abaisse sensiblement. Ce phénomène, appelé ”mouvement épirogénique”, accentue encore l’importance de l’ennoyage des estuaires et des plaines basses du littoral breton. "

 

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Alors, pour que la pyramide ait été placée là où elle est, c’est à dire à plus de vingt mètres de la surface actuelle, il n’y a que deux possibilités :

  • soit le niveau des eaux dans ce qui deviendra le golfe du Morbihan, est vers 5000 av. J.C. (en admettant que notre pierre fasse partie des tous premiers mégalithes) beaucoup plus bas que ce qui est généralement admis et que donc la montée des eaux a été plus importante et plus rapide que ce que nous pensons.
  • Soit la pyramide est beaucoup plus vieille et a été positionnée vers la fin de la dernière glaciation, c’est à dire vers 8000 av.J.C. ! C’est ce que pense le plongeur- spéléo Francis Le Guen qui lui, a trouvé un petit dolmen par 25m de fond en Finistère Nord. Mais dans ce cas quelle population aurait été capable à cette époque, d’une telle réalisation ?

 

YH : Je rappelle ici aussi la possibilité d'un glissement de terrain du à l'affaiblissement de la côte par endroits... une étude géologique locale pourrait vérifier cette possibilité.

Pour ma part je pencherais plutôt pour la première hypothèse. Seules les rivières de Vannes et d’Auray serpentaient dans la plaine cernée de mamelons rocheux qu’était alors le golfe. Elles ne devaient pas être très profondes et peu soumises à la marée, la mer libre étant beaucoup plus loin, au delà de Houat et peut-être de Belle-Ile. Aujourd’hui le fond moyen de cette zone est d’environ -25m. Si on admet une profondeur des deux rivières à l’époque de 4 à 5m on a donc un rivage dans les -20m actuel ce qui nous place la pyramide en bordure du flot, mais à sec.

 

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Quand à savoir qu’elle était l’utilité réelle de notre pyramide c’est un mystère dont je laisse la résolution aux archéologues. Mais je pense qu’une extension des recherches sous-marines dans le golfe du Morbihan, malgré les difficultés (courant, trafic), pourrait nous apporter d’autres intéressantes découvertes. "

Si vous désirez plonger dans le golfe, sachez que c’est une zone dangereuse pour le néophyte. Les courants y sont violents et changeants ; le trafic en été y est intense. Il est donc grandement préférable de s’adresser aux très sérieux clubs locaux.

Bibliographie : Giot P.R.  La Bretagne des Mégalithes   Ed. Ouest France ; Lecerf Y.  Mémoire de pierres  Ed. Cloître ; Lecerf Y.  La Bretagne préhistorique  Ed. Skol Vreizh ; Mohen J.P. Pierres vives de la préhistoire  Ed. Odile Jacob ; Politzer A. er M. Des Mégalithes et des Hommes Ed. Coop Breizh

Article de Serge Grispoux pour le site https://www.plongee-infos.com/une-pyramide-engloutie-en-bretagne/

 

Enquête : Non, contrairement à ce que disent certains sceptiques au sujet de ces petites pyramides découvertes tant au niveau de la Bretagne qu'au Japon par exemple, il ne s'agit pas de blocs de béton utilisés pendant la seconde guerre mondiale (anti-chars - dents de dragon). Une enquête a permis de prouver que ces petites pyramides ne correspondent en effet pas à ces structures de guerre : les blocs de bétons en question, si ils avaient bien une forme pyramidale, n'avaient pas de sommets pointus, leur sommet était carré, ou encore avaient un angle aigu ne correspondant pas. En voici la preuve formelle :

 

Dentsdragon siegfred aixlachapelle allemagne

Voici les "dents de dragon" installés lors de la première guerre mondiale sur la ligne Siegfred (en 1916-1917), vers Aix la Chapelle en Allemagne. (Wikipedia CC BY-SA 3.0)

En Suisse entre 1937 et 1941, de nombreuses lignes de défense antichars furent construites, notamment la ligne fortifiée de la Promenthouse érigée des rives du lac Léman au pied du Jura, disposant plus de 2 700 blocs de béton de 9 tonnes sur une longueur de quelque dix kilomètres. Elle est aujourd’hui connue sous le nom de ligne des Toblerones. Ces structures n'étaient pas vraiment pyramidales comme on peut le voir ici :

 

Toblerones panzersperre suisse 1937 1941

En fait, il n'y a aucune source mentionnant l'existence de telles structures au niveau de la Bretagne ou du Japon. (Wikipedia CC BY-SA 3.0)

 

Les seules structures utilisées et qui ont un angle presque pointu au sommet (mais angle tronqué et comportant un anneau en acier au sommet), ont seulement servies en Suisse et en Provence, pas en Bretagne... Les angles de ces structures pyramidales ne correspond absolument pas de toute façon aux pyramides découvertes au large de la Bretagne ou du Japon... :

 

Panzersperre in wimmis suisse

Anti-tank obstacles in Wimmis/Switzerland (https://de.wikipedia.org/wiki/Datei:Panzersperre_in_Wimmis_02.JPG)

 

A noter : la découverte de structures assez similaires à celle de Bretagne au large du Japon : https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/preuves-autre-histoire/japon-plusieurs-pyramides-au-large-de-l-archipel.html

 

Yves Herbo, SFH, 08-11-2018

 

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