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Bubastis

Egypte, visite des ruines du Temple de Bastet

Par Le 21/01/2015

Egypte, visite des ruines du Temple de Bastet par le Projet Isida

Bubastis

Bubastis est une ancienne ville égyptienne, située dans la Basse-Egypte au sud-est du delta du Nil. Cette ville a existé depuis le début du 3ème millénaire avant JC jusqu'au milieu du 1er millénaire avant JC. Sa localisation moderne se trouve sur le site de Tell Basta et de la ville Zagazig.

Selon la mythologie égyptienne, le fondateur de la ville était la déesse Isis. Les anciens Égyptiens ont donné ce nom à cette ville en l'honneur de la déesse Bastet, y ajoutant parfois le préfixe "per" avant le nom. "Per" signifie "la maison". Dans l'ancienne langue égyptienne, le nom de la ville ressemblait à "Pour Bastet" - ce qui signifie la Maison de la déesse Bastet.

Bubastis ruines wikimazighBubastis ruines wikimazigh

Le bâtiment le plus célèbre, situé dans ce domaine, était le temple de Bastet - le centre du culte de la Déesse. Le temple a été établi par l'ordre d'Amenemhat I (XX° siècle avant JC), mais peut-être que le Pharaon a juste fait reconstruire les restes d'un bâtiment plus ancien. La description la plus complète du temple de Bastet a été donnée par Hérodote au Ve siècle av. JC. Il la considérait comme la plus belle construction dans l'Egypte ancienne :

« Dans cette ville est un temple de Bubastis qui mérite qu'on en parle. On voit d'autres temples plus grands et plus magnifiques ; mais il n'y en a point de plus agréable à la vue. Bubastis est la même que Diane parmi les Grecs. Son temple fait une presqu'île, où il n'y a de libre que l'endroit par où l'on entre. Deux canaux du Nil, qui ne se mêlent point ensemble, se rendent à l'entrée du temple, et de là se partagent, et l'environnent, l'un par un côté, l'autre par l'autre. Ces canaux sont larges chacun de cent pieds, et ombragés d'arbres. Le vestibule a dix orgyies de haut ; il est orné de très belles figures de six coudées de haut. Ce temple est au centre de la ville. Ceux qui en font le tour le voient de tous côtés de haut en bas ; car, étant resté dans la même assiette où on l'avait d'abord bâti, et la ville ayant été rehaussée par des terres rapportées, on le voit en entier de toutes parts. Ce lieu sacré est environné d'un mur sur lequel sont sculptées grand nombre de figures. Dans son enceinte est un bois planté autour du grand temple : les arbres en sont très hauts. La statue de la déesse est dans le temple. Le lieu sacré a, en tout sens, un stade de long sur autant de large. La rue qui répond, à l'entrée du temple traverse la place publique, va à l'est, et mène au temple de Mercure ; elle a environ trois stades de long sur quatre plèthres de large (120 mètres), et est pavée et bordée des deux côtés de très grands arbres. Cela mène au temple d'Hermès ". 

(traduction d'Hérodote : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/herodote/euterpe.htm

Bubastis0

 

https://gusgleiter.wordpress.com/2012/11/10/tanis-and-bubastis-ancient-temple-ruins/

Les fouilles archéologiques ont été faites à Bubastis principalement dans la zone du sanctuaire. Maintenant, nous ne pouvons juger de la splendeur de l'ancienne ville que par les restes de monuments magnifiques, trouvés sur le site. Avant le site de l'ancien temple, il y a un musée en plein air moderne, qui contient la plupart des artefacts qui ont survécus. On y note la présence d'une sorte de sarcophage ou container creux en diorite comportant une ligne rouge d'aplite (ci-dessous) et de nombreuses statues.

Bubastis1

Les temples et la ville ont été complètement détruits et s'étalent sur des centaines de mètres et même sous la ville moderne voisine qui grandit sans arrêt... L'hypothèse la plus commune, concernant la destruction du temple de Bastet est basée sur le fait que les éléments de sa conception auraient été extraits pour être utilisé comme pierres de construction. Ce fait semble démenti par le fait qu'il reste énormément de fragments grands et petits et on ignore pourquoi les destructeurs auraient créé une carrière pour ne pas s'en servir finalement puisqu'elle est resté sur place...

Voici un petit documentaire sur le site filmé par l'équipe et disponible sur Youtube :

Voir les très belles et nombreuses photos du site sur la page concerné sur le blog du Projet ISIDA :

http://isida-project.ucoz.com/egypt_dec_2013/bubastis.htm

 

Yves Herbo, Sciences, Faits, Histoires, 21-01-2015

 

 

Dans Sciences
Mirror creepy mini

La théorie de l'Univers miroir

Par Le 19/01/2015

La théorie de l'Univers miroir de Julian Barbour

Mirror creepy mini

La fin des temps dans notre univers pourrait être le début des temps dans un autre univers, et vice versa. C'est l'hypothèse avancée par une équipe internationale d'astrophysiciens dans le numéro de décembre 2014 de Physical Review Letters : que les questions fondamentales sur le temps, la structure et l'entropie ont leur solution si nous supposons que notre univers a un univers étrange jumeau où le temps tourne vers l'arrière, par rapport à nous - chaque division de l'univers partant du Big Bang dans des directions temporelles opposées, servant non comme le début d'une époque, mais plutôt comme un point à mi-chemin entre les deux univers.

C'est une explication compliquée, mais peut-être pas aussi compliquée que la théorie que nous utilisons actuellement. Et la raison de cette complexité est l'entropie.

C'est quoi l'entropie (texte français) ? (vidéo en VO - vous pouvez mettre des sous-titres anglais en cliquant la case sous-titre et traduire ces sous-titres (google) en utilisant les paramètres (étoile))

Les amphis de France 5 : l'entropie

Comme le scientifique américain Lee Billings l'explique :

" La flèche du temps thermodynamique suggère que notre univers observable a commencé dans un état exceptionnel spécial de haut niveau et de basse entropie, comme un œuf cosmique vierge matérialisé au début du temps pour être brisé et mélangé pendant toute l'éternité... [Ludwig] Boltzmann, croyant que l'univers est éternel en conformité avec les lois de Newton, pensait que l'éternité pourrait expliquer une origine en basse entropie pour la flèche du temps. Donnant assez de temps, un temps sans fin en fait, tout ce qui peut arriver arrivera, y compris l'émergence d'une grande région de très faible entropie, comme une fluctuation statistique à partir d'un univers intemporel, la haute entropie étant un état de quasi-équilibre...

Les cosmologistes d'aujourd'hui ont une tâche plus difficile, parce que l'univers que nous connaissons aujourd'hui n'est pas sans âge et immobile : Ils doivent expliquer l'émergence de la flèche du temps dans un univers dynamique, relativiste qui, apparemment, a commencé il y a environ 14 milliards d'années dans la conflagration ardente du big bang.

L'équipe de Oxford derrière la théorie de l'univers miroir, menée  par l'excentrique mais brillant Julian Barbour - a émis l'hypothèse que la gravité pourrait être la force qui réorganise finalement l'univers dans un état de faible entropie relativement vierge, propice au Big Bang. Le problème est que la gravité n'aurait littéralement pas eu le temps de le faire, sauf si elle existait déjà dans un état de haute entropie, ce qui impliquerait la détérioration d'un autre état en faible entropie, ce qui impliquerait donc un autre Big Bang, et ainsi de suite. Il n'est pas impossible que l'univers se compose d'une série infinie de Big Bangs oscillants, mais cela va de soit, et les théories infalsifiables (littéralement) d'une infinie complexité n'ont pas tendance à faire des physiciens très heureux...

Ainsi, lorsque vous considérez cette alternative, l'hypothèse de l'univers miroir pourrait en fait s'avérer être une explication moins complexe pour le Big Bang et la nature du temps : deux univers rebondissent vers l'extérieur dans des états de haute-entropie, comme des billes sur le berceau d'un Newton, avec une faible entropie du Big Bang se reposant au centre comme point d'origine à faible entropie des deux échéances. C'est une idée assez sauvage, mais nous avons affaire à des données assez sauvages et aussi des affirmations extraordinaires exigent des preuves extraordinaires, des preuves extraordinaires peuvent justifier des affirmations extraordinaires. Prouver ces allégations est, bien sûr, une tout autre affaire...

 

Yves Herbo traductions, Sciences, Faits, Histoires, 19-01-2015

Fossileshumains 236000ans

Il y a 200000 ans en France, l'Homme de Tourville

Par Le 18/01/2015

Il y a 200000 ans en France, l'Homme de Tourville

 

Fossileshumains 236000ans

 

En haut, les fossiles de bras trouvés à Tourville comparés à un squelette normal de bras

Avec la découverte mi 2014, lors des fouilles des sables de l'ancienne falaise de Tourville-la-Rivière, en Normandie, France, de trois fossiles d'os humains provenant d'un bras, les perspectives sur une race inconnue d'hominidés dans tout le nord de l'Europe se sont trouvées renforcées, ou tout au moins la présence beaucoup plus tôt qu'on ne le pensait des premiers néanderliens si haut en Europe. Car le rapport des scientifiques paru dans la revue internationale PLOS ONE à l'automne 2014 est sans équivoque sur la datation de ces fossiles, qui sont donc à rapprocher des quelques autres trouvés. Si ces derniers sont peu nombreux, avec seulement deux morceaux de crânes trouvés dans le Nord de la France et une dizaine d'autres vestiges répartis entre l'Allemagne et l'Angleterre, leur nombre s'accroit avec la ténacité des chercheurs et de la chance. On pourrait d'ailleurs probablement également citer les empreintes de pieds nus découverts également l'année dernière lors des basses marées exceptionnelles qui se sont produites en Angleterre et dont j'ai parlé dans un autre article.

Quels étaient ces hommes préhistoriques du nord de l'Europe, qui avaient devancé de plusieurs milliers d'années les néandertaliens que l'on retrouve partout en Europe (et peut-être ailleurs !) vers -100.000 ans, et dont ils sont bien distincts du point de vue caractéristiques d'après les études ? Beaucoup de scientifiques les nomment des "pré-néandertaliens" sans trop se mouiller mais surtout pour pouvoir leur donner un nom. Que dit ce rapport et quels sont les quelques autres fossiles trouvés ?

Ce rapport a été publié par des chercheurs du CNRS, de l’Inrap, de l’université nationale australienne, du Centre national de recherche sur l’évolution de l’Homme à Burgos (Espagne) et du département d’Anthropologie de l’université Washington à Saint Louis. En fait, le site de Tourville où a été trouvé ces fossiles n'est que le 12ème de ce type dans le nord européen, qui y représentent à eux seuls la période du pléistocène moyen (entre 781.000 ans et 128.000 ans avant maintenant - notez que j'ai parlé de la période -129.000 à - 125.000 ans récemment, époque d'une fonte des glaces spectaculaire et d'un réchauffement similaire à celui que nous connaissons de nos jours) du point de vue fossiles humains.

Fossileshumains 236000ans lacretesurlos

" Ces fossiles de Tourville constituent donc une découverte majeure pour la connaissance sur ces lointains hominidés européens et se composent des trois os longs du bras gauche d’un même individu (humérus, cubitus et radius). L’étude paléoanthropologique et les analyses morphologiques et métriques permettent de les attribuer à la lignée néandertalienne, (YHavec toutefois une nuance de taille, car c'est la première fois qu'une crête inhabituelle, à l’endroit de l’attache du muscle deltoïde est détectée chez le néandertalien). Le fossile et l’occupation humaine sur le site de Tourville-la-Rivière sont datés entre 236 000 et 183 000 ans. Cinq échantillons d’os humains ont été analysés par les isotopes radioactifs de la série de l’Uranium 238 et huit dents animales par la même méthode et celle de l’Electro spin raisonnance (ESR). S’il est impossible de déterminer le sexe de l’individu, en raison des dimensions des diaphyses des trois os, ils pouvaient appartenir à un « grand » adolescent ou à un adulte. L’absence de preuves d’une intervention humaine ou de carnivores sur les ossements laisse envisager un scénario : le bras entier de ce pré-Néandertalien a été charrié par la Seine avant de se déposer, avec ou sans la main, sur les berges ou sur des bancs de sable au pied de la falaise crayeuse de Tourville-la-Rivière. " (YH : oui mais alors quel rapport entre le bras et l'occupation humaine constatée sur le site de la même époque... ???).

" L’Homme de Tourville est donc le premier fossile humain aussi ancien qui révèle, sur son humérus, une crête inhabituelle à l’endroit de l’attache du muscle deltoïde. Cette anomalie physique (et n'oublions pas que le néandertalien, comme l'Homme et tous les hominidés, se distingue par un assemblage de caractéristiques physiques propres) résulte, selon toute vraisemblance, de la sollicitation du muscle deltoïde postérieur par un mouvement répétitifpeut-être celui du lancerqui peut être comparable à celle observée chez certains athlètes professionnels contemporainsBien que cette anomalie ait eu probablement peu d'influence sur la survie de l'individu, elle pose des questions sur le comportement individuel et collectif, la vie quotidienne des homininés du Paléolithique moyen.

Site préhistorique et paléontologique, Tourville-la-Rivière est situé dans un des nombreux méandres de la vallée de la Seine, à 14 km au sud de Rouen. Il offre une imposante séquence, de plus de 30 m de haut, reposant sur la basse terrasse de la Seine. La stratigraphie se compose de nappes d’alluvions qui se sont accumulées entre 350 000 et 130 000 ans avant notre ère. En 2010, la fouille d’un hectare s’est focalisée sur celles riches en vestiges et caractéristiques de la fin d’une période interglaciaire, datant d’environ 200 000 ans.

Tourvillesite

Les espèces animales présentes sont caractéristiques de ce contexte de fin de période interglaciaire : outre le cerf, on trouve l’aurochs et deux espèces d’équidés (dont l’hydrontin). Avec ces herbivores grégaires, il y a également du sanglier et du rhinocéros. Ils sont accompagnés de plusieurs carnivores : le loup, le renard, l’ours et la panthère. En plus de cette grande faune abondante, le site livre également des petits mammifères (chats sauvages) ou des rongeurs (castor, lièvre). Cette accumulation résulte, pour une large part, de phénomènes naturels : des carcasses animales, entières ou partielles, charriées par le fleuve, viennent se déposer sur les berges ou sur des bancs de sable de Tourville-la-Rivière. " (YH : notons qu'une fin de période interglaciaire consiste en général en un rafraichissement des températures, qui passent de tropicales à chaudes puis tempérées à froides et à une baisse du niveau de l'eau à cause de la glaciation qui reprend).

" L’industrie en silex est peu abondante au regard de la surface fouillée (500 objets seulement sur un hectare). Ce sont des lames et des éclats produits selon un processus particulier et complexe, la technique Levallois. Par exception, une petite aire de débitage concentre, sur moins de 3 m², 300 objets. Elle offre de précieuses informations sur les objectifs de production recherchés par les tailleurs pré-Néandertaliens. Les éclats et lames Levallois, remarquablement performants du point de vue fonctionnel, répondent à des besoins immédiats d’outils spécifiques et permettent de prélever des matières animales (viande, tendons, peaux…) sur la faune déposée naturellement sur les berges de la Seine. "

Références de l’article
FAIVRE J.-Ph., MAUREILLE B., BAYLE P., CREVECOEUR I., DUVAL M., GRÜN R., BEMILLI C., BONILAURI S., COUTARD S., BESSOU M., LIMONDIN-LOZOUET N., COTTARD A., DESHAYES T., DOUILLARD A., HENAFF X., PAUTRET-HOMERVILLE C., KINSLEY L., TRINKAUS E. – 2014. The Middle Pleistocene human remains from Tourville-la-Rivière (Normandy, France) and their archaeological context. PlosOne et INRAP.

Les autres fossiles trouvés dans le nord de la France :

L’Homme de Biache-Saint-Vaast, dans le Pas-deCalais (200.000 ans env.) découvert en 1976 est toujours considéré comme un pré-néandertalien car toutes les caractéristiques du néandertalien classique (celui qu'on retrouve partout en Europe à partir de -150.000 ans (-125.000 ans dans la Somme par exemple) n'y sont pas réunies. En fait, et c'est probablement la même chose pour l'Homme Moderne, l'Homo Sapiens sapiens, les caractéristiques d'un hominidé mettent des centaines de milliers d'années a s'établir et devenir communes à une race. Les tous premiers pré-néandertaliens ont été découverts dans le sud de l'Europe (l'Homme de Tautavel dans les Pyrénées-Orientales en serait l'un des plus vieux exemplaires d'après certains (contesté car attribué à Heidelbergengis par beaucoup), avec un âge de 400.000 ans environ, ainsi que ceux d'Espagne), bien qu'ils soient tellement archaïques, avec de grosses différences d'avec le néandertalien classique qu'un doute est toujours prononcé. Quoiqu'il en soit, on estime qu'à priori, les toutes premières caractéristiques du néandertalien auraient dû apparaître il y a environ 500.000 ans, chez Homo Erecus et/ou Heidelbergengis, les hominidés plus anciens, pour devenir de vraies caractéristiques du néandertal vers -250.000 ans sans être encore du commun chez tous les individus. Mais il semble que les analyses génétiques ne l'ont pas démontré du tout jusqu'à présent car d'autres hominidés semblent présents (Denisoviens (?), Antecessor). Et en ce qui concerne l'Homme Moderne (Homo Sapiens), on considère que ses caractéristiques "modernes" sont apparues aux alentours de 190.000 ans avant maintenant (les premiers vrais "sapiens") mais que les pré-hommes modernes ont bien du se caractériser eux-mêmes lentement à partir de 400.000 à 300.000 ans...

Autrement dit, on voit que c'est compliqué, car, physiquement, les caractéristiques des races humaines ne deviennent communes à tous les individus qu'après un long processus de croisement entre les mêmes individus au cours des générations et que cela dure des centaines de milliers d'années... En plus, quand on constate que des homos Erectus ont encore été trouvés en Indonésie et ne sont datés que de -27.000 ans à -53.000 ans environ, que Homo Floresensis (descendant possible d'Erectus) ne date que de -18.000 ans environ, on se retrouve avec un tableau des hominidés très diversifié... et avec des datations étranges. Bon, notons que beaucoup ont été faites à l'époque avec la méthode du carbone 14, méthode de plus en plus contestée, et que les nouvelles datations à l'uranium, doublées d'autres, sont beaucoup plus fiables depuis... une dizaine d'années... regardez à ce sujet la liste des fossiles d'hominidés découverts, avec leur datation estimée pour vous faire une idée... Et, en plus, la génétique ajoute ses données maintenant, qui ne sont pas toujours en relation avec celles des paléontologues, ce qui promet de futurs débats encore très houleux !

Autres sources : http://www.universalis.fr/encyclopedie/neandertaliens-neanderthaliens/3-origine-et-evolution-des-neandertaliens/

http://www.hominides.com/html/ancetres/ancetres-homo-sapiens.php

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/neanderthal-savait-faire-de-tres-belles-parures.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/les-neandertaliens-europeens-mieux-outilles-que-les-premiers-hommes-modernes.html

 

Yves Herbo, Sciences, Faits, Histoires, 18-01-2015

Seychelles 3 university of florida

Climat : un tsunami géant provenant de l'Antarctique ?

Par Le 17/01/2015

Climat : un tsunami géant provenant de l'Antarctique ?

Seychelles 3 university of florida

Les scientifiques qui viennent de rendre leur rapport sur l'étude des coraux fossiles des îles Seychelles ne veulent pas affoler le monde, mais l'image qu'ils semblent décrire à travers ce rapport le devrait pourtant...

Ce sont les géologues de l'université de Floride qui viennent de publier les résultats de leur étude dans Quaternary Science Reviews (QSR), et il est assez explicite. Comme on le sait maintenant car le manque de réaction et de volonté politico-financière pour entraver par des moyens drastiques les pollutions et rejets atmosphériques des industriels est maintenant révélé au monde entier depuis des années, et l'année 2014 en a été le summum question échec et attentisme, les températures moyennes globales vont augmenter d'ici les trente prochaines années au point de rejoindre celles connues il y a 128000 ans, lors de la période de l'avant dernier interglaciaire. 

Cette période assez connue maintenant, et appelée l'Eémien, une subdivision du Pléistocène et qui a durée de - 129.000 ans à - 125.000 ans environ, a connu une montée de température très similaire à celle que nous connaissons, et les mêmes températures moyenne globales vont donc être atteintes sous peu. Ce que l'on sait, c'est que cette période chaude a provoqué, au niveau de tous les océans du monde, un phénomène appelé eustatisme, qui est une dilatation de l'eau provoquée par cette chaleur et donc la fonte des glaces présentes sur les terres, comme le Groenland et l’Antarctique. Ce que l'on ne connaissait pas, c'était la rapidité de cette forte montée des eaux. Car, entre -128.000 ans et -125.000 ans, les eaux de tous les océans se sont retrouvées à environ 7 mètres plus haut... elles sont redescendues ensuite pendant la période glaciaire de Worm qui a suivi après 4000 ans de températures moyennes chaudes (on ignore pourquoi exactement, mais un volcanisme important provoqué par la remontée des terres dégelées est envisageable, et aurait pu provoquer un long hiver global) pour remonter à nouveau ensuite lors de l'interglaciaire qui a précédé le nôtre, qui a commencé il y a environ 10.000 ans, pour redescendre fortement à nouveau lors de la dernière période glaciaire qui a commencé il y a 110.000 ans pour se terminer donc il y a 10.000 ans (volcanisme également et astéroïde ?)... 

Seychelles 1 university of florida

© Université de Floride

Notons tout de suite que, malgré nos 10.000 ans d'interglaciaire actuel, et une remontée constante de tous les océans, nous n'avons toujours pas rejoint le même niveau, la même hauteur des océans d'il y a 125.000 ans, car il manque encore une bonne dizaine de mètre question hauteur des océans... 

Mais c'est peut-être pour bientôt si l'on en croit ce nouveau rapport. Car nous sommes exactement dans la même configuration qu'il y a 128.000 ans environ : après une lente remontée des eaux, il y a eu cette période assez courte de "bouffée de chaleur" faisant encore monter les températures de quelques degrés et faisant monter rapidement les eaux de 7 mètres environs, sur une courte période. C'est cette rapidité que les scientifiques ont tenté de connaître, et leurs conclusions ne sont pas optimistes.

La question est donc bien de connaître l'amplitude et la rapidité de ce phénomène qui nous attend durant (pas dans) les quelques décennies à venir, et de savoir quelle part tel inlandsis du Groenland, du Pôle Nord ou de l'Antarctique était prépondérante pour cette montée des eaux prévisible. Et les meilleures archives sur la planète pour comprendre ce qu'il s'est passé il y a 128.000 ans, ce sont les coraux fossiles de cette périodes. Et en particulier ceux des îles Seychelles, qui sont bien placés géographiquement pour représenter une moyenne mondiale.

Leur conclusion sont nettes : L'élévation du niveau des océans à cette époque s'est bien produite sous l'influence des mêmes facteurs que de nos jours, les raisons sont bien les mêmes. La dilatation thermique de l'eau marine, sous l'effet de l'augmentation des températures, ainsi que les fontes des glaciers des montagnes et surtout des inlandsis dont la part la plus importante revient à l'Antarctique en sont les responsables.

Seychelles 2 university of florida

Une toise de 7 mètres montrant à quel niveau étaient les océans il y a environ 128.000 ans, et à quel niveau ils pourraient revenir... plus ou moins rapidement... © Université de Floride

L'étude a permis de prouver que le niveau global des océans du monde s'est graduellement élevé de 7 mètres 60, avec plus ou moins 1,7 mètres de marges, pendant une période de 4.000 ans s'étendant d'environ -129.000 à -125.000 ans avant nos jours, ce qui a nécessité une fonte des inlandsis d'une épaisseur d'au moins 5 à 8 mètres. Mais les données disponibles à ce jour font apparaître que celui du Groenland n'a perdu que 2 mètres d'épaisseur à peu près à cette période. C'est donc bien l'Antarctique qui apparaît comme la région du monde ayant la plus contribué au phénomène d'eustatisme durant l'Eemien (et ce sera probablement la même chose cette fois-ci). 

Mais il y a plus précis question rapidité d'événement dans leur rapport, car il conclue également que, sur une courte période se situant vers -128.600 ans (plus ou moins 800 ans), les océans se sont élevés rapidement d'environ 5 mètres 90 (plus ou moins 1,7 mètres) à cause probablement d'un brutal effondrement partiel de l'inlandsis de l'Antarctique à ce moment. Cet effondrement a dû provoquer un énorme tsunami, une vague de plus de 6 mètres qui a fait le tour du globe sans vraiment redescendre et en engloutissant de nombreux rivages pour plusieurs millénaires...

Pour finir, la géochimiste Andrea Dutton de l’université de Floride, co-auteure de l’article paru dans QSR annonce : " la température de l’Antarctique à cette époque était plus élevée de seulement quelques degrés par rapport à la température actuelle. On ne peut donc par écarter la possibilité d’une déstabilisation importante et imminente de la couverture glaciaire du sixième continent ". En effet, une suite d'analyses récentes suggèrent que ce processus pourrait avoir déjà commencé (Favier et al., 2014, Joughin et al., 2014 and Mouginot et al., 2014).

Seychelles-étude

Conclusions

Vertical successions of in situ fossil corals from the Seychelles record a gradual sea-level rise between ∼129 and 125 ka at an average eustatic sea-level rise rate of about 0.22 ± 0.4 m/ky (mm/yr). An intervening layer of coral rubble just before 125 ka in two outcrops indicates that this gradual rise may have been briefly interrupted, but the meaning of this rubble layer is still open to interpretation. Significantly, RSL reached at least +6.8 ± 0.2 m (corresponding ESL: +5.9 ± 1.7 m) by 128.6 ± 0.8 ka, at the beginning of the sea level highstand. This implies mass loss from polar ice-sheets early in the interglacial, coincident with the timing of rapid changes in several climate parameters in the EPICA Dome C ice core ( Masson-Delmotte et al., 2010). Given the propensity of coupled climate-ice sheet models of the GrIS to predict progressive melting until ∼121–122 ka at rates consistent with the gradual sea-level rise observed in the Seychelles, we suggest that loss of a marine-based sector of the AIS may have been triggered near the onset of the highstand to explain the elevation of sea levels observed.

Current ice sheet models do not predict loss of the WAIS during MIS 5e, though one is predicted during MIS 5c and MIS 7 owing to strong austral summer insolation in these intervals that warms Southern Ocean surface waters and eventually leads to WAIS retreat (Pollard and DeConto, 2009). There is a clear need to better understand the past history of the WAIS as well as vulnerable sectors of the EAIS during previous interglacial periods that draws upon observational data as well as modeling (Bentley, 2010 and Joughin and Alley, 2011). In the context of present warming in the upper kilometer of the circumpolar Southern Ocean (Mayewski et al., 2009) and rising sea levels, are we poised for another partial collapse of the AIS ? A suite of recent analyses suggests that this process may have already begun (Favier et al., 2014, Joughin et al., 2014 and Mouginot et al., 2014). Our observations in the Seychelles imply that this event was triggered early in the LIG period, though decisive field evidence from the Antarctic region is still lacking.

Acknowledgments

We thank citizens and authorities in the Seychelles who facilitated our fieldwork, including P. Samson at PetroSeychelles, the Seychelles National Parks Authority, the Ministry of Environment and Energy, and the Seychelles Bureau of Standards. We also thank G. Mortimer, K. Holland, and M. Pfahl for assisting in sample preparation and analysis, and P. Woodworth, P. Caldwell, and S. Woodroffe for discussions on tidal data. This work was supported by the Australian Research Council (ARC DP0773019 to K.L.) and the National Science Foundation (Award #1155495 to A.D.) and the Fondazione Internazionale Balzan. "

Sources : Quaternary Science Reviews, Volume 107, 1 January 2015, Pages 182-196 
Andrea Dutton, Jody M. Webster, Dan Zwartz, Kurt Lambeck, Barbara Wohlfarth   View Abstract

Yves Herbo, Sciences, F, Histoires, 17-01-2015

Dans Paranormal
Gillest

Le Col de Vence, l'un des hauts-lieux du paranormal français

Par Le 16/01/2015

Le Col de Vence, l'un des hauts-lieux du paranormal français

 

Coldevence

Juillet 2001, Col de Vence
Pierre Beake se trouve sur le plateau avec son ami Fabien, lorsqu’ils aperçoivent furtivement durant quelques secondes deux objets au nord de leur position évoluant sur une trajectoire orientée de l'est vers l’ouest. Ils ont juste le temps de prendre cette superbe photo comme seul témoignage de cette observation.

Je ne vais pas refaire l'immense et bon travail déjà accompli par de nombreux sites et même des ouvrages publiés (ici aussi). Cette nouvelle interview d'ODH Tv sur le sujet m'offre seulement l'occasion d'en parler aussi sur ce blog et d'attirer un peu l'attention des gens et des jeunes qui "débarquent" sur les informations très intéressantes et étonnantes collectées depuis maintenant des dizaines d'années sur ce lieu mystérieux... même s'il faut toujours garder une certaine réserve. Voici tout d'abord l'interview audio, avec quelques très belles photos, par Gilles Thomas, de Marilyne de la page facebook " Bruit Col de Vence (ou BCDV) ". Elle vous parle de ses observations, et même le témoignage de son grand-père qui y a vu un OVNI en... 1930, ses enquêtes et ses veillées au col de Vence mais également de la nouvelle Web-Tv du col, l'ECDV (ou Enigmes du col de vence). :

Outilosneandertalien 2014 2015

Neandertal : son intelligence proche de l'homme moderne se confirme

Par Le 15/01/2015

Néandertal : son intelligence proche de l'homme moderne se confirme de plus en plus

 

Outilosneandertalien 2014 2015

L'un des tout premiers outils en os découvert et affecté aux Néandertaliens - 55000 à 60000 ans avant maintenant, découvert en France, 2014

 

Cela fait déjà quelques années que je l'affirme (et je ne suis pas le seul) et la recherche scientifique est en train, lentement, de prouver ces affirmations issues de mûres réflexions logiques : non seulement les premiers hommes modernes, Homo Sapiens sapiens étaient beaucoup plus intelligents, non violents et très partageurs, mais également son cousin  Homo Neandertalensis, très proche et même peut-être d'autres (n'oublions pas qu'il y a aussi des Denisovien et (d'après la génétique) probablement une autre race encore totalement inconnue)... Trois récentes publications vont en tout cas dans ce même sens et ajoutent leurs petites pierres à cet édifice repoussé il y a encore à peine 10 ans par la majorité des préhistoriens... :

La première de ces deux études s'est déroulée en France, mais par des chercheurs de l'université Canadienne de Montréal, à la suite de l'excavation en juin 2014 d'un outil en os de la grotte du Bison, localisée à Arcy-sur-Cure, en Bourgogne, France. Une découverte attendue par plusieurs chercheurs depuis un moment car, avec sa datation et son lieu, il est indéniable que cet outil ait été fabriqué par l'homme de néandertal, dont on n'avait jusqu'à présent trouvé que des outils en pierre...

Et mieux encore, il s'agit d'un outil à usage multiple, comme le décrivent les scientifiques, dont Luc Doyon qui confirme " C'est la première fois qu'un outil en os à usages multiples datant de cette période est découvert. Cela vient prouver que les Néandertaliens étaient en mesure de comprendre les propriétés mécaniques de l'os et savaient les exploiter pour fabriquer des outils, des capacités habituellement réservées à notre espèceHomo sapien ". Pour rester prudent, on peut dire que cela participe à la remise en question de la vision linéaire de l'évolution du comportement humain (ou de l'évolution tout court d'ailleurs). "Notre découverte est un témoin supplémentaire du travail de l'os par l'homme de Néandertal et participe au mouvement de remise en question de cette vision linéaire de l'évolution du comportement humain" continue Luc Doyon.

" Excavé dans un excellent état de conservation, il provient d'un fémur gauche de renne adulte ayant un âge estimé entre 55 et 60 000 ans avant le présent. L'observation des traces présentes sur l'outil nous permet de retracer son parcours de vie. Néandertal ne chassait pas ses proies pour exploiter a priori l'os à des fins technologiques; la chasse visait d'abord l'approvisionnement en viande et en moelle, des ressources riches sur le plan énergétique. Ainsi, on observe sur l'outil des traces de dépeçage et des indices de fracturation de l'os pour l'extraction de la moelle. Des stigmates d'arrachement suggèrent l'utilisation du fragment osseux pour le réaffûtage des outils en pierre taillée. Finalement, des négatifs d'enlèvement et un important poli témoignent de la transformation et de l'utilisation de l'os en racloir. "

" La présence de cet outil dans un contexte où l'industrie en pierre taillée abonde laisse croire à un choix opportuniste et à une modification intentionnelle du support par les Néandertaliens, affirme Luc Doyon. On a longtemps pensé qu'avant Homo sapiens, les espèces n'avaient pas les capacités cognitives nécessaires pour la production de ce type outil. Cette découverte réduit l'écart pressenti entre les deux espèces et nous empêche donc d'affirmer la supériorité technique de l'une sur l'autre."

Luc Doyon, Geneviève Pothier Bouchard et Maurice Hardy ont publié, le 15 décembre 2014, l'article "Un outil en os à usages multiples dans un contexte moustérien", dans le Bulletin de la Société préhistorique française. M. Doyon et Mme Pothier Bouchard sont affectés au Département d'anthropologie de l'Université de Montréal. M. Hardy, qui a dirigé les fouilles archéologiques à la grotte du Bison, est affilié à l'Université Paris X - Nanterre.

Source : http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=13557

 

La deuxième et troisième publications concernent aussi les Néandertaliens et est toute aussi explicite car il s'agit-là de preuves concernant leur utilisation probable pour des raisons liées au symbolisme - un caractère intelligent seulement porté par Homo Sapiens sapiens jusqu'à présent... et ce sont les très sérieux PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) et PloS One ("Presumed Symbolic Use of Diurnal Raptors by Neanderthals" - Eugène Morin, Véronique Laroulandie) qui les publient.

 

Griffes rapacesprehistoriques

Griffes de grands rapaces diurnes trouvées en France et en Italie dans des habitats du Paléolithique moyen. © Véronique Laroulandie

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