Une vaste étude confirme la singularité génétique basque
Crédit André Flores-Bello (EL PAÍS) Représentation de la structure génétique dans le territoire basque historique, où le vert représente l'ascendance basque, et le bleu et le rouge, le mélange avec les communautés voisines.
La plus grande étude jamais réalisée sur près de 2 000 échantillons d'ADN réalisée par des chercheurs de l'université Pompeu Fabra (UPF) de Barcelone a confirmé la "singularité génétique" des Basques en Europe. L'enquête, cependant, a révélé que cette différence n'a commencé à émerger qu'il y a 2 500 ans, à l'âge du fer. " Nos analyses confirment que les Basques ont été influencés par les grandes vagues migratoires en Europe jusqu'à l'âge du fer, selon un schéma similaire à celui de leurs populations environnantes ", expliquent les auteurs dans l'étude publiée dans la revue Current Biology.
Disons tout de suite que l'histoire de la génétique basque est jonchée de résultats contradictoires. L'un des co-auteurs de la nouvelle étude, Jaume Bertranpetit, avait déjà mené des recherches en 2010 qui étaient parvenues à la conclusion inverse : que les Basques ne présentaient pas une unicité génétique. " Sans aucun doute, nos précédents travaux n'étaient pas corrects ", reconnaît Bertranpetit. Son groupe avait utilisé des techniques d'analyse génétique qui ont maintenant été dépassées par les nouvelles technologies (YH : qui seront à leur tour dépassées tôt ou tard).
L' origine des Basques fascine la communauté scientifique depuis le XIXe siècle. L'anthropologue français Paul Broca s'est faufilé dans un cimetière basque une nuit de 1862 pour voler des crânes qu'il voulait étudier pour leurs supposées différences génétiques. Juan José Ibarretxe, premier ministre du gouvernement régional basque jusqu'en 2009, a proclamé que le peuple basque « existe depuis 7 000 ans » pour promouvoir sa vision d'un État basque indépendant. Et le président de l'époque du Parti nationaliste basque (PNV), Xabier Arzalluz, a affirmé en 2000 que les Basques étaient « les plus anciens habitants d'Europe », avec « leurs propres racines » depuis la préhistoire.
Bien que les différences génétiques basques soient notables, l'étude montre que c'est le résultat de siècles d'isolement et de consanguinité potentiellement causés par des dialectes basques uniques qui n'ont aucun croisement avec d'autres langues européennes, ni même avec aucune autre langue vivante aujourd'hui. YH : notons aussi tout de suite que plusieurs linguistes ne semblent pas d'accord avec ce postulat, ni même d'ailleurs d'accord avec les origines et datations de certaines migrations, voir ci-dessous.
Leur langue limitait leur interaction avec les autres communautés , qui ne pouvaient pas les comprendre. " Nos analyses soutiennent l'idée que l'unicité génétique des Basques ne peut pas être attribuée à une origine différente par rapport aux autres populations ibériques, mais plutôt à un flux de gènes externes réduit et irrégulier depuis l'âge du fer ", indique l'étude. Cela signifie que « les Basques ne sont pas des Martiens », plaisante David Comas, auteur principal de l'étude et professeur d'anthropologie biologique au Département des sciences expérimentales et de la santé (DCEXS) de l'UPF.
Il y a environ 7 000 ans, des groupes génétiquement très proches des agriculteurs et éleveurs néolithiques d'Anatolie sont arrivés dans la péninsule ibérique. Leur mélange avec les populations indigènes a laissé des groupes dont l'ascendance était à 80 % néolithique et 20 % mésolithique local, selon le généticien basque Íñigo Olalde, dont l'équipe de l'université Harvard a reconstitué l' histoire génomique de la péninsule ibérique en 2019.
Par la suite, il y a environ 4 500 ans, les nomades qui ont quitté les steppes de la Russie actuelle ont commencé à arriver dans la péninsule ibérique, remixant les gènes de la population dans un équilibre de 40% d'ascendance étrangère et 60% de ce qui s'y trouvait déjà. C'est le substrat génétique commun à tous les peuples de la péninsule ibérique, y compris les Basques.
Cette étude récente, alliant la linguistique et la génétique ne semble pas dire la même chose au niveau des datations et origines réelles de certaines migrations en Europe de l'ouest et y est aussi cité d'autres études, comme celle-ci: "Une étude canadienne, The Homo Neanderthalis and the Dravidians : A Common Origin and Relation to Harappan Civilisation and Vedas, estime que les Dravidiens, Sumériens, Egyptiens, Etrusques, Celtes et Basques avaient une même origine, avaient conservé des gènes néanderthaliens - en particulier les Basques - présentaient une même déficience du métabolisme du cholestérol à l’origine d’autres déficiences génétiques, parlaient et écrivaient une langue commune akkado-dravidienne et avaient adopté un modèle semblable de société matriarcale basé sur le culte de la Déesse-mère." :
La carte ci-dessus, réalisée dans le cadre d’un projet géno-géographique de National Geographic financé par IBM, résume bien ces migrations et le rôle majeur que l’Inde a joué dans la diffusion d’une civilisation venue d’Afrique de l’Est tant vers l’Asie du Sud-Est que vers les steppes d’Asie centrale, l’Europe et l’Afrique du Nord. (Source : Genographic Project web site. http://www-03.ibm.com/press/us/en/photo/35881.wss )
Alors que d'autres linguistes affirment que le Basque est considéré comme l'une des 4 langues en provenance directe de... l'Oural, dans le Caucase Russe. Ce qui d'ailleurs n'est pas gênant en soit puisque l'Oural est aussi considéré comme étant un lieu de passage des mêmes migrations provenant d'Asie Centrale, avec donc un endroit où les gênes et les langues se sont mélangés...
Olalde affirme que les Basques sont génétiquement différents du reste de la péninsule ibérique – mais pas si différents. « Il y a des décennies, on disait que les Basques étaient la continuation des chasseurs-cueilleurs, puis on a vu que c'était un mensonge total. Ensuite, on a dit qu'ils étaient une continuation du peuple néolithique qui est venu plus tard et cela s'est également avéré faux », explique-t-il.
Lire la suite ci-dessous :