Ruins of mudbrick buildings on the northern mound of buto desouk 650

Egypte, Delta: 110 sépultures datées de 6000 à 1500 AV JC

yvesh Par Le 29/04/2021 0

Dans Archéologie

Egypte, Delta: Découverte de 110 sépultures datées de 6000 à 1500 AV JC

 

 

Ruins of mudbrick buildings on the northern mound of buto desouk 650

Ruines de bâtiments en brique crue sur la colline nord de Bouto-Dessouk. - CC0

 

110 sépultures contenant les restes d'adultes et d'enfants ont été découvertes sur le site archéologique de Koum el-Khulgan dans la région du delta du Nil au nord de l'Égypte, à 150 Km du Caire.

De la poterie, des amulettes, des scarabées, des outils en pierre et des couteaux en silex ont également été récupérés.

Mostafa Waziri du Conseil suprême des antiquités a déclaré que plus de 60 des tombes sont de forme ovale et datent de la période prédynastique, d'environ 6000 à 3150 avant JC. Ces tombes sont attribuées à la culture Buto I et II, la culture qui a bâti la ville probablement la plus ancienne d'Egypte, Bouto au 4ème millénaire AV. JC. Si les égyptologues parlent de 6000 AV. JC, c'est probablement en référence aux premières cultures agricoles identifiées en Egypte du nord, alors que le plus ancien art rupestre égyptien a été daté de -15 000 ans. Je parlerai de la ville de Bouto, en fait composée de deux villes jumelles séparées par un canal du nil plus bas, car seule l'une des deux a été fouillée jusqu'à présent !

Dans ces tombes, les corps étaient placés en position fléchie sur leur côté gauche. Les restes de nouveau-nés ont été placés dans des pots en argile.

Cinq des tombes ovales datent de la période Naqada III, d'environ 3200 à 3000 avant JC, a-t-il ajouté. Il s'agit de la dernière culture préhistorique égyptienne, donnant les premiers pharaons.

 

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Cette photo fournie par le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités le mardi 27 avril 2021 montre un ancien tombeau funéraire récemment mis au jour avec des restes humains et des poteries, dans le site archéologique de Koum el-Khulgan, dans la province de Dakahlia dans le delta du Nil. Les archéologues ont mis au jour 110 tombes funéraires sur le site antique d'une province du delta du Nil, a annoncé mardi le ministère du Tourisme et des Antiquités. (Ministère égyptien du tourisme et des antiquités)

 

Trente-sept des tombes sont de forme rectangulaire et datent de la deuxième période intermédiaire, entre environ 1782-1570 avant JC, lorsque le peuple sémite des Hyksos régnait sur l'Égypte ancienne, a ajouté le ministère.

Les restes de jeunes enfants de cette époque ont été placés dans des sarcophages d'argile.

 

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Des tombes Hyksos découvertes (Ministère égyptien du tourisme et des antiquités)

 

Les découvertes dans la province de Dakahlia au nord du Caire pourraient mettre en lumière deux périodes de transition importantes dans l'Égypte ancienne, ont déclaré des égyptologues.

Lire la suite ci-dessous :

Notons que les premières découvertes ont été faites en 2019, avec un plus ancien communiqué de l'époque :

https://phys.org/news/2019-01-egypt-archaeologists-ancient-tombs-nile.html

Mostafa Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, a déclaré que les tombes contiennent des restes d'animaux anciens, des artefacts en pierre et des fragments de poterie avec des dessins. Le ministère affirme que les restes n'étaient pas bien conservés."

 

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Cette photo non datée (article de 2019) fournie par l'Autorité égyptienne des antiquités montre un site funéraire datant de la période prédynastique dans le site archéologique de Kom al-Kholgan, à environ 140 kilomètres (87 miles) au nord du Caire, où les archéologues ont découvert des tombes anciennes datant de la deuxième période intermédiaire, 1782-1570 avant JC, dans le delta du Nil. (Autorité égyptienne des antiquités)

 

Les 37 tombes de la deuxième période intermédiaire des Hyksos sont de forme rectangulaire avec une profondeur comprise entre 20 et 85 cm de profondeur, et le reste est destiné à de jeunes enfants enterrés dans des sarcophages d'argile.

Une collection funéraire de pots en argile - pots ronds et ovales avec supports - ainsi que des amulettes et des scarabées en stèles sculptés dans la faïence et décorés de motifs bien connus de l'époque, ont également été mis au jour, ainsi que des instruments en pierre et des couteaux en silex. D'autres fouilles se poursuivront sur le site.

 

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(Ministère égyptien du tourisme et des antiquités)

 

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(Ministère égyptien du tourisme et des antiquités)

 

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(Ministère égyptien du tourisme et des antiquités)

 

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(Ministère égyptien du tourisme et des antiquités)

 

Sources : https://english.ahram.org.eg/NewsContentP/9/410090/Heritage/In-Photos-Ancient-tombs-and-prehistoric-burials-fo.aspx - avec de nombreuses autres photos

https://phys.org/news/2021-04-egypt-archeologists-unearth-ancient-tombs.html

 

 

Sur la ville ancienne de Bouta, construite au 4ème millénaire Avant JC par cette culture dont nous voyons ici quelques sépultures intactes de forme ovale, et dont les corps étaient en position fléchie et orientés en majorité vers la gauche, comme d'ailleurs beaucoup de cultures eurasiatiques précédentes ou de même époque

 

Ruins of mudbrick buildings on the northern mound of buto desouk

Ruines de bâtiments en brique crue sur la colline nord de Bouto-Dessouk. Cliquez pour agrandir - CC0

 

" Le tell de Bouto (Tell el-FaraCîn), qui a une surface d'environ 1 km2 se situe dans la plaine alluviale au nord-est du Delta, à environ 40 km de la côte actuelle de la Méditerranée. En raison des vestiges architecturaux importants datant de la Basse-Epoque, et surtout de la période ptolémaïque et du début de l'ère romaine, la topographie du tell comprend deux parties, une au Nord et l'autre au Sud, ainsi qu'un domaine religieux entouré d'un énorme mur d'enceinte. Depuis la fin du Nouvel Empire, le site est connu sous le nom pr-W3djt (<< Maison de la [déesse] Uto »), d'où le nom grec Bouto est dérivé. Il a été identifié avec la ville double Pe (P) et Dep (Dp), déjà mentionnée sur des impressions de sceaux de la 1 ère dynastie, qui aurait été la capitale de la Basse-Egypte pendant la période archaïque et qui, durant toute la période historique, a toujours été un haut lieu de la religion et de la mythologie comme pôle opposé à Hiérakonpolis en Haute Egypte. Jusqu'à une période récente, l'archéologie de Bouto était à peine connue. Après un séjour de courte duré de W.M.F. Petrie, suivi par des fouilles en 1904, il a fallu attendre les fouilles anglaises des années soixante, qui se sont concentrées sur les vestiges architecturaux visibles, essentiellement l'enceinte des temples. Des trouvailles isolées, comme des vases en pierre, de la céramique et des outils lithiques aussi bien qu'un sceau cylindre (cf. Petrie 1905 : 37; Seton-Williams 1965: 12, 1966: 166,1967 : 149 et pl. XXVIII, 2), découverts dans des contextes secondaires indiquaient déjà la présence d'une occupation beaucoup plus ancienne à cet endroit. Des recherches nouvelles, initiées par W. Kaiser dès les années quatre-vingt, dans le cadre de l'Institut allemand d'archéologie du Caire, se poursuivent à l'heure actuelle. Elles ont pour but de mettre en lumière le rôle joué par Bouto durant l'époque pré- et protohistorique.

Après une reconnaissance archéologique et géologique du tell et de ses environs (von der Way 1984, von der Way/Schmidt 1985, Wunderlich 1988, 1989), des fouilles ont commencé en 1985 sous la direction de Thomas von der Way (von der Way/Schmidt 1986, 1987, 1988; von der Way/Schmidt/ Kohler 1989; von der Way 1992, 1993, 1997, 1997a, 1999), qui ont attesté non seulement d'une phase de construction protodynastique, mais également d'une occupation prédynastique. Les niveaux anciens n'étaient pas seulement recouverts par les couches massives des époques plus récentes, mais des phases antérieures au Prédynastique subsistent à une forte profondeur, où elles ne peuvent être atteintes qu'à l'aide de pompes. De ce fait, comparées à l'extension du tell, seules de faibles surfaces ont pu être étudiées. Les fouilles ont révélé la stratigraphie dans la partie ouest du tell et permis la définition de deux niveaux d'occupation prédynastiques caractéristiques de la Basse-Egypte (Bouto 1 et II; von der Way 1997: 61 et sq.) où apparaissent des constructions légères de huttes et un inventaire matériel très semblable à ce que l'on trouve à Maadi. Un niveau prédynastique tardif (Bouto III) leur succède (Buto III, von der Way 1997 : 116 et sq.), révélant des restes de constructions en briques crues, et où le pourcentage de poteries caractéristiques de la Haute-Egypte augmente très rapidement et remplace finalement la céramique de Basse-Egypte (Kohler 1992, 1998 : 43 et sq.). Suivent deux niveaux de constructions protodynastiques (dynasties 0-2) (Bouto IV et V, von der Way 1997 : 126 et sq.) dans lesquels se situent probablement des espaces à fonction cultuelle qui, plus tard, ont été transformés en un plus grand complexe, vraisemblablement à fonction administrative, avec des pièces incorporées de façon labyrinthique. Dès le début de l'Ancien Empire (Bouto VI) au moins, cette partie ouest de Bouto a été abandonnée et seulement réoccupée pendant la Basse-Epoque (Troisième Période Intermédiaire/Période Saïte; Bouto VII). Les fouilles ont été poursuivies entre 1993 et 1998 sous la direction de Dina Faltings (Faltings & Kohler 1996, Faltings et al 2000 ; Ziermann 2002). Les principaux acquis de ces campagnes furent d'attester la présence des « Cananéens » sur le site. En effet, quoique réalisée dans une argile locale, une partie importante du matériel céramique du niveau 1 montrait non seulement de fortes ressemblances morphologiques avec la céramique du Chalcolithique tardif du Levant Sud, mais aussi des différences technologiques avec la céramique égyptienne contemporaine. Alors que cette dernière est principalement à dégraissant végétal et façonnée à la main, les nouvelles trouvailles se distinguent par la présence de sable comme dégraissant et l'utilisation d'une tournette pour la fabrication. Il est donc probable que ces pots ont été fabriqués par des « Cananéens» vivant à Bouto, qui produisaient de la céramique selon leurs propres traditions (Faltings & Kohler 1996 : 104 et sq., Faltings 1998, 1998a). Au regard de ces nouvelles trouvailles, et surtout des parallèles avec le Chalcolithique du Levant Sud, il convient de reconsidérer l'origine de l'occupation de Bouto et sa relation chronologique avec le site de Maadi (Faltings 1998: 42 et sq.).

" (...) Ainsi se trouve supprimé un argument fondamental en faveur de l'influence architecturale mésopotamienne, venue par la Syrie du Nord, dès le niveau 1 de Bouto. Dans le but d'examiner les niveaux les plus anciens sur une surface plus grande et de rassembler des informations supplémentaires sur l'origine et le développement de l'administration du complexe administratif protodynastique, les anciennes zones de fouille ont été élargies de façon importante à la reprise des travaux en 2000. Quand les travaux préliminaires seront achevés, une surface d'environ 1000 m2 sera à disposition pour fouiller les niveaux pré-et protodynastiques. D'autre part, une reconnaissance intensive du tell par forages et mesures géomagnétiques a été commencée. La dernière méthode devra produire un plan de l'occupation tardive sur tout le tell, tandis que les forages ont déjà donné de bons résultats permettant de déterminer la distribution et la densité des niveaux plus anciens qui sont hors d'atteinte des méthodes géophysiques."

https://www.archeonil.fr/images/revue%202000%202003/AN2003-08-Hartung.pdf - extraits - quelques photos des fouilles - 2003.

 

Tell el-Fara¨in, situé à une dizaine de kilomètres à l’est de la branche de Rosette et à 90 km d’Alexandrie, la Bouto des sources grecques, est l’un des plus anciens établissements du Delta égyptien et l’un des mieux préservés (fig. 1). À ce jour, son extension approche environ 1 km2 . Le long des canaux qui alimentent en eau le terroir agricole enserrant le site, où alternent la culture du coton et celle du riz, il est fréquent de trouver des tessons, preuve que, dans l’Antiquité, le territoire urbain s’étendait au-delà de ses limites actuelles cernées, au sud-ouest, par le village de Sekhmawy et, au sud-est, par celui de Mohammed El-Baz. Trois grandes collines d’origine anthropique rythment l’espace de Tell al-Fara¨in (fig. 2) : au nord, le Kôm A, à l’est le Kôm B qui accueille le temple principal, au sud le Kôm C, suivant l’appellation que l’égyptologue Fairman conféra aux trois principales éminences qui marquent la topographie du site1.

Au cours du IVe millénaire AV JC, le site commande l’Égypte septentrionale. Si la reprise des fouilles présentait un intérêt majeur pour les préhistoriens et les spécialistes des premières dynasties, c’est parce que l’on situe à Tell el-Fara¨in le centre cultuel de la déesse cobra Ouadjyt. Divinité tutélaire de la Basse Égypte, elle est la contrepartie septentrionale de Nekhbet, la déesse vautour de Hiérakonpolis El Kab, selon la symbolique rituelle mise en place dès les premières dynasties. La place qu’occupe Bouto sur le plan religieux traduit son importance dans le processus d’unification de l’Égypte pré- et protodynastique. De fait, de la période protodynastique et jusqu’à l’époque ptolémaïque, le centre cultuel qui accueille le sanctuaire de Ouadjyt et englobe les deux établissements mythiques de Pé sur lequel règne Horus, et de Dep, connaît une remarquable longévité. Dans l’Égypte ancienne, le Pharaon, protégé par les deux déesses, puisait sa légitimité et la sacralisation de son pouvoir dans la fréquentation – réelle ou potentielle – de cette capitale religieuse.

On retrouve le lien entre la déesse et ces deux toponymes sur un bloc d’époque saïte dans le grand temple de Ouadjyt (Per Ouadjyt). Aux côtés de Ouadjyt, Horus, vengeur de son père et seigneur de Pé, est l’une des divinités principales du lieu. Une tradition bien établie fait des environs de Bouto le lieu où l’on peut situer le fourré de Chemmis où se réfugia Isis à la naissance d’Horus 5. Pourtant du temple d’Horus, signalé par maintes sources, aucun vestige n’a été découvert 6. La configuration topographique du lieu a naguère incité les archéologues à identifier Pé et Dep aux Kôms A et C, mais aucune preuve archéologique n’est venue étayer cette hypothèse. Les carottages effectués sur la majeure partie du site n’ont pas livré de trace d’occupations pré- et protodynastiques, à l’exception du secteur dont il va être maintenant question.

 

Bouto 1

Site de Bouto - https://www.resefe.fr/node/2608

 

Sur la frange occidentale de Tell el-Fara¨in, près du village de Sekhmawy, les travaux allemands ont mis en lumière les indices d’une diffusion à Bouto de la « culture de Maadi », site au sud du Caire, puis, au plein prédynastique, des cultures méridionales de Nagada II et III (fig. 2). Enfin, un vaste bâtiment protodynastique (fin de la Ière dynastie-début de la IIe dynastie) succède à ces niveaux, et semble pouvoir être identifié à une résidence palatiale. Cette grande construction s’organise de manière tripartite : une zone centrale réservée à l’administration, une aile dédiée aux activités de production, l’autre au stockage 7. En dépit des textes qui mettent en exergue tout au long de l’histoire pharaonique la relation étroite existant entre le Pharaon et Per Ouadjyt, il est à noter que, sur le terrain, une grande lacune archéologique marque le Moyen et le Nouvel Empire 8. En effet, les carottages pratiqués par la mission allemande sur la moitié ouest du site n’ont révélé aucun niveau correspondant à ces périodes 9.

Pourtant, la grande stèle de Thoutmosis III, découverte lors des fouilles entreprises par l’Université de Tantah de 1982 à 1987 et qui se dresse actuellement dans l’emprise du temple, rappelle l’importance que le Pharaon attachait à ce lieu 10 Sur cette stèle, sont mentionnées les victoires du roi et les richesses qu’il a rapportées de ses conquêtes et dont il consacre une partie au sanctuaire de la déesse. Ouadjyt, traditionnellement d’aspect ophidien, prend ici une forme léonine, ainsi qu’en témoigne un groupe statuaire de la déesse et de Ramsès II prenant également place parmi les monuments du « musée en plein air » que constitue actuellement la partie dégagée du sanctuaire. La Troisième Période Intermédiaire, mal connue dans cette partie du Delta, vient d’être dévoilée grâce à la découverte récente à Bouto de l’inhumation d’un dignitaire contemporain de Ioupout II, potentat de Léontopolis (XXIIIe dynastie), au centre du Delta 11 ; elle préfigure la montée en puissance, dès la XXIVe dynastie, de la région de Saïs située à faible distance et qui prend toute son ampleur à la XXVIe dynastie. Hérodote est un informateur privilégié, non seulement de la vitalité des cultes de Bouto – Ouadjyt est appelée Léto –, de son oracle et des fêtes qui s’y déroulent, mais aussi de certains événements politiques. Il rapporte notamment que l’oracle du sanctuaire consulté par Psammétique (Ier) avait prédit son avènement (Hérodote II, 152). Un document archéologique significatif de cette période est un fragment de coupe « Bird Bowl » trouvé en surface dans la partie ouest du Kôm A, daté de la fin du VIIe siècle, et donc de peu postérieur à la reconquête de Psammétique et de l’intervention de ses alliés ioniens et cariens 12. (...) "

https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2011_num_155_4_93646 - Extraits - 2011

 

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La déesse Ouadjet léontoncéphale - Musée du Louvre

 

Ouadjet (ou Ouadjyt) était la déesse tutélaire protectrice de Bouto et de sa région. Cobra protecteur de la couronne rouge de Basse-Égypte, elle était un symbole très important de la souveraineté du pharaon sur les « Deux Terres » (le sud et le nord).

Dans la mythologie osirienne, c'est Ouadjet qui protégea le jeune enfant d'Isis et d'Osiris, Horus, contre la colère de Seth. Isis s'enfuit à Bouto afin d'y élever son fils et de le soustraire à la vengeance de son frère qui règne alors sur le monde. Elle le confie à Ouadjet qui cache l'enfant dans les marais de Chemnis, site marécageux se trouvant à proximité rendu impénétrable grâce aux fourrés de papyrus qui y poussent. Ouadjet est alors l'uræus divin qui protège le dieu destiné à la royauté et par extension assiste la renaissance chaque matin de la divinité solaire avec laquelle Horus se confond.

La déesse prend également la forme d'une lionne ou d'une divinité léontocéphale se confondant avec la déesse Sekhmet, protectrice du dieu Rê.

La ville était une étape symbolique importante dans les rites funéraires dont une représentation était déposée dans la tombe de Pharaon. La forme de son sanctuaire primitif symbolisa rapidement le temple type de Basse-Égypte et nous est restée tout comme celui de Haute-Égypte à Hiérakonpolis. Des représentations du sanctuaire primitif dans lequel ces rites se déroulaient figurent dans les tombes des notables du pays. Elles permettent de connaître les éléments principaux du sanctuaire des âmes de Pé.

D'un côté du périmètre se trouvaient des chapelles aux toits arqués, adoptant la forme caractéristique du sanctuaire de Basse-Égypte que l'on retrouve dans d'autres sites de la région comme celui de Saïs par exemple. Elles sont représentées parfois ouvertes abritant une statue divine dont les dieux Amset et Douamoutef qui reçoivent un culte à Bouto. Ces chapelles font face à un temple à la façade identique et dont le plan figuré sur les représentations donne une succession de salles au plan complexe.

Entre ces deux ensembles s'étend une place ou une allée encadrée d'un côté d'un étang ou d'un lac sacré bordé de hauts palmiers et de l'autre d'une voie plantée de deux sycomores et de deux obélisques à l'approche du temple.

 

Site archeologique bouto egypte statues

Bouto - Fouilles

 

La ville de Bouto, très ancienne, était constituée de deux villes, Pé et Dep qui se faisaient face, séparées par un des bras du delta du Nil. Ces deux villes jumelles étaient la demeure de Ouadjet, déesse tutélaire de la Basse-Égypte et protectrice de la couronne rouge et des âmes de Pé, sortes d'ancêtres divins qui avec les âmes de Nekhen (Hiérakonpolis) accompagnaient le roi et les dieux dans leurs processions.

La Bouto des origines est donnée pour être la principale cité de la Basse-Égypte avant l'unification du royaume et la Ire dynastie (culture de Maadi-Bouto). Capitale religieuse de la région elle abritait alors déjà le culte des ancêtres divins des rois de cette région et en gardera le souvenir à perpétuité à travers le sanctuaire des âmes de Pé, probablement situé dans la ville éponyme qui faisait face à la ville de Dep. Cette dernière abritait le sanctuaire dédié à la grande déesse Ouadjet.

Le sanctuaire principal dédié à Ouadjet est en ruine et présente aujourd'hui quelques vestiges, statues et éléments d'architecture, la plupart datant du Nouvel Empire.

Les fouilles menées par l'Institut allemand d'archéologie orientale ont mis au jour dans les années 2000 les vestiges de l'antique cité de Bouto, la ville des premiers temps. Ils ont notamment découvert quantité de poteries remontant à la période prédynastique permettant de valider l'hypothèse historique d'une absorption du royaume du nord par le royaume du sud.

En effet, sur une stratigraphie de plusieurs centaines d'années l'étude céramologique de ces vestiges a démontré que la production locale beaucoup moins élaborée que celle du sud du pays a laissé peu à peu place à cette dernière avec une brusque inversion de la tendance à dater des niveaux correspondant aux premières dynasties. Cela induit que la technique de production des céramique du sud y a été importée remplaçant définitivement l'antique et archaïque production du royaume de Basse-Égypte. Cette découverte outre le fait de valider les récits historiques permet pour la première fois d'étudier un changement historique à la suite d'une conquête d'un royaume sur un autre.

Les relevés cartographique précisent les contours de la cité qui occupe alors une vaste étendue marquée aujourd'hui par les trois Kôms, ou tertre de monticules. Le Kôm A situé au nord jouxte le Kôm B qui abrite l'enceinte du temple d'Ouadjet dont les ruines sont principalement constituées d'éléments en granite que les pilleurs de pierre du Moyen Âge à nos jours n'ont pu exploiter. Statues, colosses, architraves, sphinx, débris de colonnes, stèles, autant de vestiges qui marquent l'emplacement d'un grand sanctuaire à l'instar d'autres sites du delta tels ceux de Tanis ou de Bubastis.

Le temple était orienté approximativement vers l'ouest et ouvrait par un grand portail qui perçait l'enceinte de briques protégeant le téménos sacré. Seules les fondations du temple ont laissé une empreinte en négatif de sa superficie. Il devait avoir au moins un grand pylône ouvrant sur une grande cour, dans laquelle la plupart de la statuaire a été découverte notamment, suivie d'un grand pronaos précédent la zone du sanctuaire. Le monument est trop ruiné actuellement pour en restituer un plan plus précis.

Dans le Kôm A, les archéologues ont également découvert un complexe administratif daté des Ire et IIe dynasties. De grande taille son plan rappelle des institutions royales bien connues sous le nom de shena qui étaient en quelque sorte des entrepôts d'ordinaire rattachés au palais. Ils représentaient la richesse de la ville ou encore du royaume lorsque la cité en était la capitale. Entre ces deux principaux monticules s'étend la cité qui a été habitée jusqu'à l'époque romaine.

Ces deux Kôms devaient former la cité de Dep. Elle était séparée de la cité de Pé, sa ville jumelle, par un canal qui aboutissait au temple de la déesse. Logiquement cette seconde ville doit se trouver au sud, recouverte par l'actuel Kôm C. Il doit encore abriter enfouis sous les strates des siècles d'occupation humaine le grand temple d'Horus de Pé dans lequel étaient honorées les âmes de Pé. Or des prospections géophysiques du site ont été pratiquées à grande échelle à Bouto. Celles concernant le Kôm C ont notamment révélé le tracé d'une grande enceinte rectangulaire invisible en surface. Cette structure bien que restant à fouiller pourrait correspondre au deuxième principal sanctuaire de la ville." (Wikipedia - Bouto) - https://www.dainst.org/index_511801f4bb1f14a187010017f0000011_de.html

 

Bouto 00

https://www.ifao.egnet.net/archeologie/bouto/

 

Articles sur la préhistoire égyptienne : 

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/egypte-les-mysteres-des-debuts.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/l-egypte-prehistorique-devoilee-petit-a-petit.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/egypte-l-embaumement-existait-deja-dans-sa-prehistoire.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/archeologie/egypte-des-petroglyphes-de-12-000-ans-repertories.html

Les dossiers Egypte : 

https://www.sciences-faits-histoires.com/pages/l-egypte-et-ses-mysteres.html

https://www.sciences-faits-histoires.com/pages/l-egypte-et-ses-mysteres-2.html

 

Yves Herbo et Traductions, Sciences-Faits-Histoires, 29-04-2021

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