La Fée de Noel: un nouveau conte de Loussiné Terteryan
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Auteure de contes et d'un livre publié (La plume magique) aux Editions Edilivre, Loussiné Terteryan m'a également envoyé pour publication sur mon blog un article sur les légendes arméniennes et une recherche :
https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/legendes-mythes/melusine-affinites-avec-les-deesses-meres-de-l-asie-mineure.html
et aussi un conte issu de son imagination mais empruntant son art aux légendes de l'Arménie, Le lac sacré :
https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/legendes-mythes/le-lac-sacre-un-conte-de-loussine-terteryan.html
ainsi qu'un autre conte inédit pour enfants, également basé sur les légendes et mythes de l'Arménie, dont elle m'a proposé sa publication ici en 2021, Forêt des rêves :
https://www.sciences-faits-histoires.com/blog/legendes-mythes/foret-des-reves-un-conte-de-loussine-terteryan.html
La revoici en cette fin d'année 2022 avec un nouveau conte inédit ici, La Fée de Noël :
La Fée de Noël
Domaine publique
La première neige
C'était au mois de Novembre, un jour ordinaire dans un pays lointain, quelque part, perdu dans les montagnes. C'était la période lorsque les pas de Noël s'approchaient et on devrait capter le moment magique pour vivre la magnificence de la fête de toutes les fêtes de l'année.
J'étais devant la cheminée en attendant le temps où les flocons de la première neige tomberaient. Le feu dans la cheminée racontait une histoire amusante que je n'écoutais plus car je regardais la prévision météo à la télévision.
Je dois vous ouvrir un secret : j'aime le Noël et surtout le Noël sous la neige. C'est pourquoi j'ai l'habitude d'attendre la première neige. C'est une sorte de rituel chez moi que je suis scrupuleusement à chaque Noël.
Enfin, le commentateur annonça la neige pour le lendemain. Je me suis précipitée vers la fenêtre. La lune avec son orchestre d'étoiles charmait la nuit. Je me demandais comment allait-il neiger demain lorsqu'il n'y avait aucune nuée enceinte de flocons de neige au ciel.
J'ai repris ma place devant la cheminée et ai commencé à chercher un film de Noël à la télé. Soudain un immense vent monta, en se changeant en vent violent et le ciel se couvra définitivement. A cause du vent violent l’électricité se coupa, la cheminée se boucha, la pénombre se pencha sur la ville. J'allumai une bougie et préparai mon lit.
Je me suis réveillée au petit matin. L'horizon fut couvert par le blanc : l'hiver est arrivé et la neige avec lui. Mais moi, j'ai raté le moment magique : je n'ai pas pu attraper le moment de la tombée de la première neige. Je n'ai pas vu le premier flocon danser sous la lumière des réverbères.
Mais en quelques instants, je compris que la magie n’a pas opéré cette nuit. Et voici pourquoi...
Il faisait un froid de canard dans ma maison de bois. Je ne pouvais plus y rester. Je sortis de chez moi et comptais aller faire un petit tour dans les halles de la ville, visiter le marché de Noël qui venait de s'installer.
Même s'il faisait froid à couper le souffle, le paysage perdu dans le blanc immaculé me rendait heureuse. Je mis mes gants et avançai. Avancer dans la neige, cela n'a pas été facile à réaliser. Les arbres étaient vêtus de robes de neige, brodées par le givre fin.
J'ai rencontré mon voisin, un vieux monsieur qui s'appelle Jacques et qui était en train de nettoyer la neige devant sa porte. « Bonjour ! -dis-je. Comment ça va ? Enfin il a neigé ». « J'espère que tu plaisantes Lucy, sinon ce n'est pas du tout mon avis. Les voies ne sont plus praticables et ma famille que j'attendais pour fêter le Noël ne pourra pas me rejoindre cette année. Je devrai fêter ce Noël tout seul. En plus, pas d'électricité, le froid à la maison est aussi fort que dehors. Je ne vois pas pourquoi devrais-je me réjouir pour la neige ».
Je me suis éloignée avec un sourire maladroit. Effectivement, il a beaucoup neigé et le transport en commun était paralysé, les routes étaient bouchées par les automobilistes qui se sont retrouvés sur la route durant la tempête d'hier.
Je ne voulais pas rentrer à la maison où le froid m'attendait, donc j'ai choisi d'aller au marché de Noël à pied. Sur mon chemin, j'ai rencontré encore des gens mécontents et les difficultés ne venaient pas seulement à cause de la neige. Les gens étaient occupés par d’autres problèmes que la neige ou le Noël. Par exemple, ce petit garçon qui demandait à sa maman d’acheter ce train électrique. Sa mère lui répond : « cette année je suis au chômage. Désolée, je ne crois pas pouvoir t'acheter ce jouet ». « Et Père Noël ? Puis-je lui demander en cadeau ce train magnifique ? S'il te plaît, maman !» -supplia le petit. Sa maman soupira : « cette année il a beaucoup neigé, je ne crois pas qu'il puisse nous visiter, ton Père Noël ». « Maman mais il a son traîneau et un pouvoir magique, la neige ne pourrait pas l'empêcher de me rendre visite ». « On verra bien !» -répondit-elle désespérée.
En descendant au centre-ville, où devant la mairie durant cette période, il y avait une foule de gens qui s'amusaient au marché de Noël, mais je n'ai trouvé personne. Le marché de Noël était fermé à cause des intempéries. La première neige qui gâche le Noël : pour moi, cela n'était pas cohérent.
Quand j’étais de mauvaise humeur, j'avais l'habitude de marcher au bord de la rivière qui coulait au milieu de notre ville. Je ressentais une sorte d'attachement avec la rivière. Elle me semblait très vivante et mystérieuse.
Domaine publique
Je me suis assise sur un banc et suis restée rêveuse. Le brouillard se monta et engloutit l'horizon. Son chant monotone me berçait lentement. Tout autour devint mystérieux. Je me croyais dans un songe lorsque les lumières d'un voilier dérangèrent le confort établi par le brouillard. Le voilier glissait sur les eaux. La pénombre couvrait les alentours. Le voilier s'approchait et s'arrêta juste devant moi. La capitaine, une femme d'une beauté immense, se révéla.
Il me semblait que j'étais en train de rêver et le brouillard intense rendait la scène plus mystérieuse. La capitaine me fit signe de monter sur le bateau. Je la suivis. Le voilier semblait sortir du moyen âge. La capitaine avec son équipage m'a organisé un accueil chaleureux.
A la fin du dîner, la capitaine me fixa de regard et demanda : « Vous vous demandez qui suis-je et ce que je veux de vous, n'est-ce pas ?»
« Effectivement, je me pose ces questions », -répondis-je.
« Je me nomme Nourrine, je suis l'esprit de la rivière. Je sais pourquoi tu es aussi contrariée et ce qui se passe dans ton âme en ce moment. Je te connais très bien ».
Peut-être était-ce mon regard étonné qui lui fait ajouter : « Voulez-vous savoir d'où je sais tout ça ? Les eaux de la rivière coulent partout et voient tout, sont au courant de tout et de tous. Au fil de vos longues promenades aux bords de la rivière nous sommes devenues amies. C’est pourquoi je connais les réponses à votre questions ».
« Vous allez passer un chemin très long et dur pour les réponses à vos questions. Vous devrez réussir d'aller jusqu'au bout de vos rêves », -me répondit-elle.
« Jusqu'au bout de mes rêves ?», -demandai-je. En posant cette question, je me suis réveillée au bord de la rivière sur le banc qui m'a accueilli hier...
Le château fantôme
Domaine publique
Le ciel était gris, l'air-très froid et les flocons n'attendaient que ça : ils ont commencé à tomber et à danser. Moi, je les ai rejoints en chantant :
Votre couleur d'argent
Me fascine tellement,
Votre danse synchronisée
Me laisse bouche bée.
Les papillons d'hiver
Nés du ciel givré
Descendent pour colorer
Nos villes en blanc immaculé.
Je marchais et marchais, le temps passait, la nuit s’installait à l'horizon. J'étais perdue et n'arrivais pas à trouver le chemin vers ma maison. La neige abondante tout a transformé. La fatigue me gagnait, je voulais trouver un endroit où passer la nuit. Soudain, un château immense et morose se dressa sur la colline devant moi.
La suite ci-dessous :